"Oui, ces explosifs vont faire des gros boum à Paris": les propos chocs du Lorrain arrêté en Ukraine
Le meusien interpellé en Ukraine soupçonné de préparer des attentats pendant l’Euro de football en France assure, dans des enregistrements audio retranscrits par les services ukrainiens, que son action consistait à faire de «gros boum» à Paris pour diffuser un «message politique».
Des propos rapportés par les services secrets ukrainiens qu’auraient tenus le jeune homme de 25 ans originaire de Lorraine arrêté en Ukraine le 21 mai dernier confirment la piste terroriste. Dans une vidéo officielle, le SBU, service secret ukrainien à l’origine de la communication de l’arrestation du Français soupçonné de préparer des attentats pendant l’Euro de football 2016 révèle un échange entre le suspect et un homme non identifié présenté comme un intermédiaire qui vent des armes.
«Pourquoi as-tu besoin d’autant d’explosifs ?» demande l’interlocuteur. «Dans mon esprit, je préfère avoir de la marchandise là-bas. Après je suis sûr que ce sera difficile de ramener la marchandise en France. Si on n’utilise pas tout, pas de problème. C’est de la logistique. Le problème c’est de trouver des gens pour faire les opérations» dit-il sans préciser dans le détail la date et la nature de ces «opérations».
L’homme qui pourrait être un revendeur d’armes demande : «ces explosifs vont faire des gros «boum» à Paris ?». Le Français répond, en riant, «oui, mais t’inquiète pas pour cela» dit-il en parlant anglais couramment avec un accent français. Le meusien, Grégoire M., assure qu’il veut viser «l’administration fiscale centrale» - c’est-à-dire un centre des impôts. Il assure que cette explosion visant un centre des impôts se fera «la nuit» et pas «la journée, t’inquiètes» car «personne ne se trouvera des les bureaux». Le présumé terroriste qui ne fait pas l’objet d’enquête en France pour la préparation d’attentats assure que son opération serait «symbolique», affirmant que les Français «ne cesserait (toutefois) pas de payer des impôts».
- On est dix et d'autres gens peuvent travailler pour moi" -
«Notre objectif est de faire la révolution (…) de montrer la menace» assure le jeune homme enregistré par les services ukrainiens. «J’espère que les gens vont suivre notre voix politique, ils ne feront pas ce genre d’opérations comme je le fais mais de plus petites opérations. Le gouvernement ne pourra pas arrêter tout le monde» prévient Grégoire M. «Il y a une différence avec ce que font les musulmans. Ils tuent des gens et sont soutenus par peu de gens, par peu de musulmans. Alors que notre opération sera soutenue par beaucoup de gens, j’en suis sûr à 100 %» assure l’homme qui a été mis en examen et écroué en Ukraine.
Celui qui est présenté comme un terroriste présumé par l’Ukraine, assure aussi «si tu veux être efficace, je te donne un exemple. Je t’ai parlé d’explosions de voitures. Tu en fais sauter une, puis une autre fois deux… C’est plus efficace si tu fais exploser une fois trente voitures en même temps et au même endroit. Il y a un plus fort impact» assurant par ailleurs que son groupe est composé de dix personnes. «Mais dix pour les opérations. Ce n’est pas assez. J’ai d’autres gens qui peuvent travailler pour moi. Certains peuvent me financer (…)» assure le jeune homme sans préciser qui finance de telles opérations.
Grégoire Moutaux, arrêté le 21 mai en possession d'un arsenal de guerre, prévoyait selon les services secrets ukrainiens (SBU) "quinze attentats terroristes en France à la veille et pendant le championnat" de l'Euro 2016. Une enquête a été ouverte pour transport d'armes en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un délit, après son interpellation en Ukraine. "Les investigations se poursuivent pour déterminer si ce trafic d'armes avait des relais actifs sur le territoire français", conclut le communiqué de la juridiction de Nancy. Fin mai, la France avait adressé une demande d'entraide aux autorités judiciaires ukrainiennes dans ce dossier.
- Un proche arrêté dans la Meuse puis relâché -
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Un ami qui connaissait Grégoire M a été arrêté lundi en Meuse mais relâché après sa garde-à-vue. Les enquêteurs n'ont rien trouvé contre lui. L'agriculteur d'une quarantaine d'années avait été placé en garde à vue lundi pour des vérifications, liées à sa connaissance du Français impliqué dans des opérations de terrorisme. Les enquêteurs cherchaient à déterminer son éventuelle implication dans un trafic d'armes à destination de la France. Une perquisition réalisée lundi à son domicile "n'a pas permis de découvrir d'éléments de nature à confirmer la participation de l'intéressé à l'importation d'armes à feu, aussi la garde-à-vue de cet individu a été levée ce jour sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui", précise le communiqué. Le procureur de Nancy a expliqué que selon les premiers éléments recueillis, cet homme et Grégoire Moutaux "allaient en Ukraine pour des démarches matrimoniales".
L’exécutif, François Hollande ou Manuel Valls n’ont pas réagit à l’arrestation de ce Français soupçonné de préparer des attentats. Le jeune homme a été présenté selon plusieurs sources comme un militant proche de l’extrême droite française radicale. Le parquet antiterroriste de Paris n’a pas ouvert d’enquête.
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