A Bure, des militants délogés d'un bois contestent leur expulsion en justice

Meuse - 13/07/2016 12h58 - mis à jour le 13/07/2016 15h02
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A Bure, des militants délogés d'un bois contestent leur expulsion en justice
Société
A Bure (Meuse), des forces de gendarmerie en position pour déloger des manifestants anti-nucléaire à proximité d'un futur site d'enfouissements de déchets radioactifs. (PHOTO: DR)

Des militants opposés au projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse), délogés la semaine dernière du bois qu'ils occupaient, ont contesté mercredi en justice la validité de l'ordonnance d'expulsion prise à leur encontre.

Des militants opposés au projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse), délogés la semaine dernière du bois qu'ils occupaient, ont contesté mercredi en justice la validité de l'ordonnance d'expulsion prise à leur encontre. En demandant une ordonnance d'expulsion de façon unilatérale, l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) est passée en force, sans laisser la possibilité aux opposants de répondre en justice, a plaidé leur avocat, Me Antoine Ambroselli, devant une quinzaine de militants venus assister à l'audience. Le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc rendra sa décision le 15 juillet à 14 h.

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Objet de contestation depuis près de 20 ans, le projet Cigéo d'enfouissement de déchets radioactifs à Bure, aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne, doit accueillir les déchets les plus radioactifs ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue, à 500 mètres sous terre. Le 19 juin, des opposants s'étaient installés dans un bois des environs pour empêcher l'Andra de défricher une partie de la forêt, à l'emplacement où elle prévoit d'installer des bâtiments. Mais ils en avaient été chassés le 7 juillet par les forces de l'ordre, qui avaient pour cela fait usage de gaz lacrymogènes.

- Le feu vert du Parlement pour le projet Cigéo -

Pour Me Ambroselli, "il est impossible de considérer que cette expulsion a eu lieu après un procès équitable". En revanche pour l'avocate de l'Andra, Me Carine Bourel, la procédure ne pouvait être qu'unilatérale puisque, face à des personnes portant des capuches et des foulards recouvrant une partie du visage, "il n'y avait pas de partie adverse identifiée ou identifiable". Les militants, eux, affirment qu'ils formaient une assemblée "pacifique", dont certains membres portaient des masques par "peur", surtout après leur expulsion.

"Des personnes à même de recevoir une assignation", ironise Me Ambroselli. "Des occupants sans droit ni titre", renvoie Me Bourel, qu'il y avait "urgence et nécessité" à faire partir, alors que l'Andra chiffre à plus de 20.000 euros les dégâts matériels sur place. Après l'expulsion, la préfecture de la Meuse avait indiqué avoir trouvé "32 barricades sur les chemins du bois menant à la zone occupée", et des "tranchées".

Une semaine après, l'ordonnance de renvoi est toujours valable, si les opposants venaient à réoccuper le bois - ce qu'ils ont d'ailleurs l'intention de faire samedi et dimanche prochains.

Le projet Cigéo a avancé d'un nouveau pas lundi avec le feu vert des députés à un scénario précisé de "réversibilité", texte dont le rapporteur, Christophe Bouillon (PS, Seine-Maritime), est également président du conseil d'administration de l'Andra.

(Avec AFP)

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