Jean-François Copé (UMP) provoque la polémique avec une sinistre description de Forbach
Jeudi dernier, Jean-François Copé était en visite à Forbach (Moselle). Il en a livré une vision "inquiétante" sur son blog à travers une formulation quelque peu maladroite.
"Il y a beaucoup trop de Forbach en France"
Sur son blog jfcope.fr, l'ancien président de l'UMP s'exprime en des termes alarmants sur la situation de la ville de Forbach dont "l'art de vivre ensemble s'est fissuré en silence" selon lui. Jean-François Copé considère que cette sous-prefecture de la Moselle est une porte ouverte à l'extrémisme : "tous les ingrédients sont réunis pour offrir des proies innombrables pour les extrémistes et les intégristes". Il dénonce ainsi à Forbach la "démographie sinistrée", le "chômage record", la délinquance, le "repli communautriste", estimant qu'"aucune vision d'avenir ne semble proposée".
Par ailleurs, Jean-François Copé s'inquiète de la montée du Front National dans la ville de Moselle. "Dans cette ville +minée+ de 22 000 habitants, le FN a fait des scores énormes en 2012 comme en 2014 et 2015. 50% des voix dans certains quartiers, notamment ouvriers, pourtant essentiellement constitués d’un siècle d’immigrations successives : polonais, italiens, slovènes, turcs, maghrébins…", déclare-t-il. Le titre de son billet est d'autant plus sujet à polémique, presque "vexant" pour la ville : "il y a beaucoup trop de Forbach en France".
"Un âge d'or perdu"
L'ancien président de l'UMP rappelle le rôle important qu'occupait la sidérurgie et plus particulièrement les mines au sein même du Bassin houiller : "Les mines donnaient de l’emploi à tous et une forme de solidarité qui transcendait les différences. Au fond des houillères tous les visages étaient +noirs+ de charbon et le travail était dur pour chacun !" Avec la fermeture du dernier puits en 2004, c'est l'économie qui s'est "effondrée" selon lui, mais aussi un "art de vivre ensemble" qui s'est "fissuré en silence".
Il confie sur son blog que lors de sa visite, certaines personnes âgées lui ont fait part de leur "inquiétude" quant à l'avenir de leurs enfants et petits-enfants à Forbach. Il a alors l'impression de lire sur les visages la "nostalgie d'un âge d'or perdu" et selon lui "sans doute idéalisé". Face à une telle "dérive", Jean-François Copé entend bien faire bouger les choses et estime qu'un jour ou l'autre il faudra "proposer une offre politique radicalement nouvelle aux Français".
Une traversée du désert
Mêlé successivement à plusieurs affaires judiciaires fortement médiatisées, Jean-François Copé n'a pas souhaité s'entretenir avec les médias lors de sa venue à Forbach. En multipliant les déplacements en régions, Copé veut retrouver les Français alors qu'il est mis en marge de l'UMP qui va d'ailleurs changer de nom pour "Les Républicains". L'ex-président de l'opposition entend revenir sur la scène politique et médiatique en étant probablement candidat à la primaire de 2016 face à Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire ou encore NKM. En attendant, il devrait être présent au congrès de l'UMP ce week-end à Paris, restant toutefois à distance des micros. Il pourrait aussi sortir un livre début 2016.
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