Le maire de Forbach dénonce des propos "caricaturaux" estimant qu’il y a "trop de Copé en France"

Politique

Manuel Valls, ministre de l'Intérieur à Forbach (Moselle) lors de la mise en place de la ZSP. Photo : Mi/Sg/Dicom/J.L.Ziegler

La polémique gonfle à Forbach, en Moselle, après le passage jeudi dernier de l’ex-président de l’UMP. Jean-François Copé a dressé un portrait édifiant de la ville socialiste, pointant du doigt le manque de perspective, l’intégrisme et le chômage de masse. Jean-François Copé «a mis à profit son aller-retour à Forbach pour découvrir que les anciens bassins industriels ne se portent pas au mieux. Au moins son passage sur notre territoire lui aura-t-il permis de se rendre enfin compte de cette évidence, alors qu’il a été l’un des principaux dirigeants politiques de notre pays» attaque le député-maire de Forbach, Laurent Kalinowski.

Le député-maire PS de Forbach défend sa ville

«Il oublie qu’aujourd’hui nous construisons l’avenir de notre territoire avec toutes les personnes de bonne volonté, avec l’appui de l’Etat et des différentes collectivités» poursuit le député maire de Forbach. «Il oublie que nous savons aussi dépasser les divisions politiciennes qui ont lourdement pénalisé la Moselle-Est durant de trop nombreuses années» poursuit-il dans un communiqué transmis à LORACTU.fr. «Il oublie que, malgré les difficultés, dans les domaines économique, urbain, sécuritaire et sanitaire : nous avançons ! Tout comme nous progressons dans l’offre de formation sur notre territoire et dans nos relations avec nos voisins allemands» écrit le député de Moselle, visant l’ex-président de l’UMP qui multiplie les visites en province.

Pour Laurent Kalinowski, «venir se servir du bassin houiller pour épicer sa traditionnelle soupe électoraliste relève de l’indécence». «Au final, il y a peut-être trop de Copé en France qui, par des jugements simplistes, éclipsent les actions politiques utiles à nos territoires» tacle l’élu local qui a réussi à conserver sa mairie en 2014 face à au vice-président du FN, Florian Philippot, qui était aussi accusé par le maire PS de tenir des propos «caricaturaux» sur Forbach.

L’UMP locale défend les propos de Jean-François Copé

Selon Alexandre Cassaro qui était candidat UMP aux municipales (5,22% au second tour), «ce déplacement a tout particulièrement inspiré Jean-François Copé puisque deux articles ont été publiés sur son nouveau blog. Le premier vante le modèle allemand en matière d’apprentissage. Ce sujet, pourtant essentiel, a-t-il fait l’objet d’un article de presse ?» fustige le responsable local de l’UMP qui n’a pas obtenu de sièges au conseil municipal. «En vingt ans, Forbach a perdu 20% de sa population. Le taux de chômage, dans l’agglomération, est largement supérieur à la moyenne nationale. L’image de notre ville, à l’extérieur, est maintenant dégradée depuis plusieurs années» poursuit le jeune loup de l’UMP. Louant ses résultats à Meaux dont il est maire, l’UMP de Forbach conseille même au maire socialiste de s’inspirer de la politique de Jean-François Copé.

"Il y a trop de Forbach en France", tranche Copé

Jean-François Copé considère sur son blog que cette sous-préfecture de la Moselle est une porte ouverte à l'extrémisme : "tous les ingrédients sont réunis pour offrir des proies innombrables pour les extrémistes et les intégristes". Il dénonce ainsi à Forbach la "démographie sinistrée", le "chômage record", la délinquance, le "repli communautariste", estimant qu'"aucune vision d'avenir ne semble proposée". Le titre de son billet est d'autant plus sujet à polémique, presque "vexant" pour la ville : "il y a beaucoup trop de Forbach en France". Un titre qui fait polémique sur Internet.