VIDEO. Tombes juives profanées à Sarre-Union: des ados "bêtes et méchants" mais "pas antisémites"
Les cinq adolescents âgés de 15 à 17 ans soupçonnés de profanation de tombes juives à Sarre-Union (Bas-Rhin) sont toujours placés en garde-à-vue ce mardi alors que François Hollande est attendu sur les lieux vers 11h. Les jeunes n’auraient pas de motivations antisémites.
Qui sont-ils ? Quelles sont leurs motivations ? Les gendarmes s’affèrent toujours ce mardi matin pour cerner le profil des cinq adolescents suspectés d’avoir profané 250 tombes juives dans un cimetière de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin à quelques kilomètres de la Lorraine. Un cimetière déjà profané une cinquième fois jeudi dernier dans un contexte ultra-tendu après les attentats de janvier dernier à Paris ou encore à Copenhagues (Danemark) ce week-end.
Selon les premiers éléments des auditions de ces cinq jeunes, il n’y aurait pas de caractère antisémite. Le procureur de Saverne, Philippe Vannier, a expliqué par ailleurs que la justice ne leur connaissait pas «de convictions idéologiques qui pourraient expliquer leur comportement». Ils seraient en effet «bêtes», un «peu méchants» mais «n’aurait jamais affiché une haine des juifs».
Pas de revendications idéologiques
Les adolescents expliquent de leur côté avoir considéré le cimetière comme «abandonné». «Ça montre bien que c'était de l'inconscience», rebondit Denis Lieb, un professeur d'économie du lycée Georges-Imbert. «Ça n'était pas préparé, pas prémédité. Ils ont fait ça par bêtise, par ennui», ajoute le professeur. Selon nos informations, cette opération, particulièrement violente ne serait «qu’un jeu» pour ces adolescents ont-ils expliqué en garde-à-vue.
Une explication qui ne convainc pas les responsables religieux alsaciens. «On ne s'attaque pas à un cimetière juif par hasard, à plus forte raison quand ce sont des gens du coin», estime Pierre Lévy, responsable du Conseil représentatif des institutions juives d'Alsace. Au total, les enquêteurs ont comptabilisé 250 tombes dégradées dans le cimetière juif.
Les gardes à vue des cinq garçons peuvent durer 24 heures et être reconduites une fois. Les faits qui leur sont reprochés leur font encourir jusqu'à sept ans de prison. Après avoir fermement condamné ces profanations, François Hollande a appelé la communauté nationale au «sursaut». Le chef de l'Etat se rend mardi en fin de matinée au cimetière juif de Sarre-Union. Sur place, il participera à une cérémonie.
Des jeunes "sans histoires"
Trois ados fréquentent le lycée de Sarre-Union, deux sont scolarisés à Sarrebourg dans une filière professionnelle. Ils habitent Sarre-Union, sauf un qui réside à Lunéville. Ils sont inconnus des services de gendarmerie, de même que leurs familles qui «ne sont pas des familles repérées comme posant des difficultés ».
«Il a entendu parler du retentissement de cette affaire dans les médias. Un de ses amis l’a convaincu de se dénoncer» a précisé lundi le Procureur de la République, lors d’une conférence de presse. Il a ensuite mis en cause quatre autres jeunes hommes. Cette bande de copains a été mise en garde à vue hier à 14h45.
Les cinq mineurs placés hier en garde à vue encourent sept ans de prison pour profanation de sépulture en raison de la religion des défunts et dégradation en réunion d’un bien appartenant à autrui. Mais, selon le Parquet, les peines pourraient être minimes en raison de l’excuse de minorité des suspects.
Les cinq suspects ont un profil comparable à ceux qui en janvier 2001 s’en étaient également pris à ce cimetière juif de Sarre-Union en renversant 54 tombes. À l’époque, quatre adolescents âgés de 13 à 15 ans, interpellés, avaient admis avoir agi par désœuvrement.
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