Deux meurtres et deux suicides traumatisent un petit village de Moselle

Moselle-Est - 10/03/2015 18h57 - mis à jour le 11/03/2015 16h19
Lu 7 692 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
Deux meurtres et deux suicides traumatisent un petit village de Moselle
Société
Sarrebourg (Moselle). Avec ses 1 200 habitants, ces derniers jours se sont soldés par la mort de quatre personnes, dont une adolescente de 17 ans, poignardée par son petit-ami. PHOTO : CAPTURE VIDEO/ FRANCE TELEVISION/ FRANCE 3 LORRAINE

La semaine dernière a été particulièrement éprouvante pour les habitants du petit village de Lorquin (Moselle) entre Metz et Strasbourg. Avec ses 1 200 habitants, ces derniers jours se sont soldés par la mort de quatre personnes, dont une adolescente de 17 ans, poignardée par son petit-ami.

Quatre morts en quatre jours. Le village de Lorquin en Moselle a été ébranlé la semaine dernière par deux homicides et deux suicides. D’abord mercredi soir, le meurtre par arme blanche d’une jeune fille de 17 ans dans le pavillon de ses parents a jeté le village dans l’effroi. Un choc qui va se poursuivre avec trois autres morts, jeudi, vendredi et samedi. Encore ce mardi 10 février, les habitants du petit bourg sont sonnés.

Tout débute avec le meurtre d'une ado

Une jeune fille de 17 ans avait été retrouvée morte poignardée au domicile familial mercredi en fin d'après-midi. Une enquête de flagrance avait été ouverte par le procureur de Metz, Christian Mercuri. Le corps de la jeune fille a été retrouvé par ses parents, lardé de plusieurs coups de couteau, selon une source proche de l'enquête. Le corps de Maud, scolarisée à Strasbourg gisait au sol sous la véranda familiale. Même si elle était peu connue dans le village où elle avait emménagé en septembre dernier, sa mort a provoqué une vague d’émotion dans les rues de cette commune discrète où tout le monde (ou presque) se connaît. Rapidement, les soupçons se sont portés vers le petit copain de la jeune victime qui habite aussi dans ce village. «On a découvert pendu à son domicile l'ex-petit ami de la victime», qui était âgé de 20 ans selon le procureur de Metz au lendemain du drame.

Guillaume Kail vivait dans un petit studio qu’il louait en face de l’église au centre du village où la plupart des habitants se réunissent. Au lendemain du drame, quand les curieux comprennent le suicide du meurtrier présumé, c’est l’horreur. Sur son profil Facebook, on apprend qu’il avait suivi des études au lycée Simon-Lazard à Sarreguemines. Il avait travaillé en cuisine à Center Parcs (où travaille également la mère de l’adolescente, NDLR) et avait une petite amie depuis septembre 2014, date à laquelle s’est installée Maud et ses parents à Lorquin. Amoureux, ils s’affichaient régulièrement ensemble sur les réseaux sociaux et étaient décrits comme un couple «complice». Mais quelques jours avant le drame, les deux jeunes se séparent.

Deux histoires d'amour qui finissent mal

Alors que l’émotion est encore palpable dans le village, la mort d’un homme de 45 ans vient semer le trouble. Si le lien avec l’homicide de l’adolescente est rapidement écarté, la population se sent frappée d’un sentiment de malchance. Emmanuel Limon, un chauffeur de camion dans une laiterie de Sarrebourg est retrouvé assassiné dans sa chambre à coucher. Le quadragénaire a été tué de plusieurs coups de marteau portés au crane qui est complètement défoncé, selon plusieurs sources proches de l’enquête. L’horreur saisit de nouveau les centaines d’habitants de ce village rural qui n’est pas habitué à une telle vague de violence. Tout au plus quelques cambriolages dans l’année. «Divorcé et père de deux garçons, il venait de racheter cette grande maison située à deux pas de l’église et de la mairie, qui abritait autrefois un salon de coiffure. Une compagne partageait sa vie. Je le connaissais bien, c’était quelqu’un de paisible avec qui je parlais de pêche. Un homme ordinaire dans le sens noble du terme», selon le maire Jean-Pierre Jully, cité par Le Républicain Lorrain.

Les soupçons se portent là aussi – comme pour le premier meurtre – vers la compagne. La piste serait aussi sentimentale. «Il avait l’air bien avec elle. Je la connaissais peu mais, sous une certaine froideur, elle ne donnait pas l’impression d’être violente. Leur relation s’est dégradée. Je sais qu’ils avaient décidé de se séparer en douceur (…)» selon le frère de la victime, cité par le quotidien.

Une cellule psychologique pour les enfants

La série noire va se  terminer au bord d’un étang près de Sarrebourg. Isabelle Tilly, compagne de l’homme tué à coups de marteau s’est noyée dans l’eau quelques heures après l’homicide. Les enquêteurs envisagent la possibilité que cette femme se soit suicidée après avoir porté des coups mortels sur son compagnon. Ils étaient en cours de séparation, selon des témoignages. "C'est une hypothèse crédible", a dit le parquet, mais "il est encore tôt pour se prononcer, il faut attendre les résultats des investigations", dont les analyses d'ADN et les résultats d'autopsie. Le quadragénaire avait été retrouvé mort à son domicile samedi dans la commune de Lorquin (Moselle), avec des traces de coups sur son crâne, probablement portés avec "un marteau ou une masse".

Une cellule psychologique a été mise en place au lendemain de la série de drames touchant la commune dans les établissements scolaires, notamment dans le collège. Un des enfants de l’homme tué à coup de massue est scolarisé dans ce collège en classe de 5ème. Des élèves sont sortis en pleurs pendant les cours. Si tout le village est choqué, les équipes pédagogiques se sont surtout efforcées à accompagner les enfants. A l’heure des réseaux sociaux et internet où les drames ont été largement évoqué par les médias et commenté par des milliers d’inconnus, le but était de préserver les plus jeunes et de tourner rapidement cette page sinistre. 

(Avec AFP)

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