Lorraine : une église en fer désaffectée vendue à une top-modèle
Une rare église en fer, située dans un petit village lorrain et désaffectée depuis des années, a été vendue à l'artiste et mannequin Léonore Scherrer, fille du grand couturier Jean-Louis Scherrer, qui compte y installer un studio d'enregistrement de musique, a-t-on appris mercredi.
Construite dans le style Art Déco à la fin des années 1930 par la famille de Wendel, qui régnait alors sur la sidérurgie lorraine, l'église Sainte-Barbe de Crusnes (Meurthe-et-Moselle) ne servait plus aux offices religieux "depuis plus d'une décennie" et le diocèse de Nancy cherchait à la vendre depuis deux ans, a rappelé Benjamin Le Merer, responsable immobilier du diocèse.
Le diocèse avait mis le bien en vente pour 250.000 euros et s'était d'abord tourné vers les collectivités publiques locales. Mais celles-ci n'avaient ni les moyens d'acheter, ni d'animer et de maintenir en l'état le site, classé au titre des monuments historiques depuis 1990, a précisé M. Le Merer.
Grâce au projet de Léonore Scherrer, "un lieu cultuel va être transformé en un lieu culturel" et le patrimoine sera préservé, a assuré M. Le Merer.
Il existe très peu d'autres exemples dans le monde d'églises entièrement conçues en tôles de fer. Cherchant de nouveaux débouchés dans la crise économique des années 1930, la famille de Wendel avait imaginé de fabriquer en série des églises en fer, notamment pour les missions dans les colonies. Le projet était de fournir des pièces détachées légères, susceptibles d'être ensuite exportées par bateau puis assemblées sur place, comme un jeu de Meccano.
Une église rare en France
La consécration de cette église en fer à Sainte Barbe s'explique par le fait que Sainte Barbe est la patronne des mineurs. Construite par l'architecte Ferdinand Fillod, Crusnes était une sorte de "showroom, une église témoin" avant un développement commercial à grande échelle. Mais celui-ci n'a finalement jamais eu lieu, la Seconde Guerre mondiale, puis la décolonisation ayant enterré le projet des maîtres de forges lorrains, a raconté M. Le Merer.
L'église Sainte-Barbe de Crusnes, tombée en désuétude et mangée par la rouille, avait fait l'objet d'une vaste rénovation entre 1997 et 2006. En 2003, durant les travaux, elle avait notamment servi de décor de tournage pour le film "Les Rivières pourpres 2" d'Olivier Dahan, sorti l'année suivante.
(Avec AFP)
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