Nadine Morano et Guy Bedos s'affrontent en justice après un spectacle enflammé
L’humoriste et la députée européenne s’affrontent ce lundi devant le Tribunal correctionnel de Nancy (Meurthe-et-Moselle). La députée de droite avait été qualifiée de «conne» par Guy Bedos lors d’un spectacle à Toul, dans son fief électoral.
L'humoriste Guy Bedos a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Nancy, poursuivi pour "injure publique", après avoir notamment traité la députée européenne Les républicains Nadine Morano de "conne" lors d'un spectacle à Toul en 2013. Le procès se tient en présence des deux intéressés ce lundi après-midi dès 13H30.
"Le juge d'instruction en charge de l'affaire a rendu une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel pour injure publique envers un corps constitué, un fonctionnaire, un dépositaire de l'autorité ou un citoyen chargé d'un service public", avait pour sa part indiqué à l'AFP l'avocat de Mme Morano, Me Alain Behr.
Un risque d’une amende de 12 000 euros
L'humoriste encourt une peine d'amende de 12.000 euros. M. Bedos avait donné le 10 octobre un spectacle à Toul (Meurthe-et-Moselle), dont Mme Morano était à l'époque conseillère municipale d'opposition, à l'occasion de l'inauguration d'une nouvelle salle.
"Nadine Morano a été élue ici à Toul? Vous l'avez échappé belle! On m'avait promis qu'elle serait là... Quelle conne!", avait notamment lancé l'artiste à un public de 1.300 personnes. Il avait ensuite lancé plusieurs autres injures à l'attention de l'élue UMP.
Saisie d'une constitution de partie civile par l'ancienne ministre, un juge d'instruction de Nancy avait alors confié une enquête au SRPJ de cette ville, qui avait recueilli des témoignages et des vidéos attestant du prononcé des phrases litigieuses. Interrogé après l'incident, M. Bedos avait dit dans la presse qu'il n'allait "pas demander pardon à Nadine Morano pour (sa) langue rabelaisienne".
"Une première", estime l’avocat de Guy Bedos
"J'ai mon langage à moi et c'était un spectacle, pas un meeting", avait-t-il ajouté, évoquant un "incident minime, régional". Mme Morano avait au contraire affirmé s'être sentie "attaquée" dans son statut d'élue et de femme. "Si je gagne, (les dommages et intérêts) iront (à une association) de lutte (contre les) violences aux femmes", avait-elle dit sur son compte Twitter.
"Je vais parler des limites de l'humour. Beaucoup d'humoristes, comme Laurent Gerra, font des sketches sans franchir la ligne jaune de l'injure. Bedos était dans la ville où j'étais élue quand même! Il utilise toujours l'argument de la langue rabelaisienne mais c'est plutôt de la langue bedosienne dont il s'agit" a répondu Mme Morano au Figaro.
"Cette attaque pour injures à l'encontre d'un humoriste à raison de propos prononcés sur scène dans l'exercice de son métier constitue une forme de première", assure Me Stéphane Cherqui, avocat de Guy Bedos cité par le quotidien national. "Elle médiatise donc et amplifie volontairement devant des millions d'internautes des propos tenus sur une scène devant 1300 spectateurs, et réitère régulièrement depuis plusieurs mois (…)" conclut l’avocat de l’humoriste ancré à gauche.
(Avec AFP)
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