A Nancy, la police contrôle les piétons à la sortie des discothèques

Nancy - 12/10/2015 10h55 - mis à jour le 12/10/2015 11h23
LORACTU.fr La Rédaction
A Nancy, la police contrôle les piétons à la sortie des discothèques
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Photo : Nicolas ZAUGRA/ LORACTU.fr

La police a effectué une vaste opération de contrôle des piétons dans la nuit de samedi à dimanche à Nancy (Meurthe-et-Moselle) dans un secteur connu pour ses rixes nocturnes à la sortie de plusieurs boîtes de nuit. Les contrôles visaient les piétons et non les automobilistes. 

Nouvelle passe d’armes entre la police de Nancy et la direction de la célèbre boîte de nuit Le Chat Noir. Dans la nuit de samedi à dimanche, les policiers visaient les passants du quartier Croix de Bourgogne à proximité de la gare SNCF, du viaduc Kennedy, de l’Avenue Foch et de l’Avenue Jeanne d’Arc. L’objectif : repérer les piétons trop alcoolisés, verbaliser voire interpeller les cas les plus sensibles. Outre les clients du Chat Noir, ceux de L’Envers étaient également visés.

Selon la police, l’objectif était d’éviter de laisser sur l’espace public des piétons ivres. Une quinzaine de personnes ont été interpellées et placées en cellule de dégrisement sous le régime de la garde-à-vue pour «ivresse sur la voie publique». Pour les autorités, il s’agit de prévenir d’éventuelles rixes ou agressions dans le secteur. «De plus en plus de violences sont constatées autour des discothèques et des bars du centre-ville de Nancy, les alcoolisations sont de plus en plus fortes et les violences plus violentes» s’inquiète une source policière. La police de Nancy assume et rappelle que l’ivresse sur la voie publique, au même titre qu’en conduisant une voiture ou en étant sur un deux-roues (moto, vélo, etc.) est réprimandé par la loi.

Une amende de 150 euros, les discothèques crient au scandale

La loi qui vise l'ivresse publique et manifeste (IPM) est une infraction prévue par le code de la santé publique réprimant l'état d'ébriété sur la voie publique. Cette infraction ne sanctionne pas un niveau d'alcool, mais un état alcoolique qui représente un risque pour d'autres personnes ou pour la personne ivre elle-même, et qui crée un trouble à l'ordre public. Cette ivresse publique et manifeste est punie d’une amende de la 2ème classe. Depuis le 1er avril 2015, elle est de 150 euros.

Cette opération coup de poing qui a principalement visé les clients du Chat Noir a provoqué la colère de nombreux fêtards mais surtout de la direction de la discothèque. Régulièrement mise en cause, elle se défend d’être responsable du comportement de ses clients sur la voie publique et appelle la police à être davantage présente pour assurer leur sécurité. «Dès qu’il y a un problème, nous servons de boucs émissaires. On nous demande l’impossible : contrôler la quantité d’alcool consommée par nos clients et leur comportement à l’extérieur, dans la rue (…)» s’offusque l’un des associés du Chat Noir, interrogé par L’Est Républicain ce lundi.

«On veut en faire une ville de retraités qui passent leurs soirées à regarder  +Joséphine Ange Gardien+ à la télé» dénonce-t-il, visant la police et les élus de la majorité municipale. Récemment, le maire (UDI) Laurent Hénart a été vivement critiqué pour avoir pris un arrêté interdisant l’ouverture des fast-foods, kebabs ou boulangeries pendant la nuit après 2H pour tenter d’arrêter la vente d’alcool à emporter. Nicolas Jolibois qui est le patron de la Direction départemental de la sécurité publique (DDSP) de Meurthe-et-Moselle assurent que ses équipes ne font pas que de la répression. Outre l’amende de 150 euros, les personnes ivres peuvent y échapper en assistant à  une séance avec un travailleur social d’une association ou d’une infirmière de la maison des adolescents pour évoquer un éventuel problème d’alcoolisme. 

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