A Joeuf, l’agression "gratuite" de Lucas, 7 ans, provoque un vif émoi

Nancy - 16/10/2015 14h23 - mis à jour le 16/10/2015 14h58
LORACTU.fr La Rédaction
A Joeuf, l’agression "gratuite" de Lucas, 7 ans, provoque un vif émoi
Société
Le drame s'est déroulé au pied de l'immeuble de Lucas, à 50 mètres de son domicile. PHOTO : GOOGLE STREET VIEW/ LORACTU.fr

La petite ville de Joeuf dans le nord du département de Meurthe-et-Moselle est sous le choc au lendemain de l’agression d’un petit garçon de 7 ans en pleine rue. Au pied de son immeuble, alors qu’il rentrait de l’école, il a été poignardé à plusieurs reprises par un voisin. 

Les habitants du quartier près de l’immeuble Clémenceau où a été attaqué le garçon de 7 ans n’en reviennent toujours pas. Sous le choc, les voisins de la famille ne comprennent pas comment un homme a pu poignarder «gratuitement» un enfant à 50 mètres de son domicile. «On ne comprend pas, on est sous le choc, mon enfant n’a pas dormi de la nuit (…) Les enfants de la ville sont dans l’incompréhension, ils ont peur» affirme une mère de famille, interrogée par plusieurs chaînes de télévisions. Depuis jeudi soir, les médias nationaux ont élu domicile à Joeuf pour suivre le déroulé des événements. «J’explique à mon fils que le pire peu arriver partout, même devant sa maison ou à l’école, c’est une manière de le protéger» assure une autre mère de famille.

"Il était à genoux et d'acharnait avec le couteau" contre l'enfant

Selon un témoin de 90 ans qui a assisté directement à l'agression, l'homme avait «un grand couteau, un couteau de boucher». «Le petit, il criait, criait tant qu'il pouvait!» a ajouté le vieil homme, qui réside dans la même rue que Lucas, à Joeuf, une commune de 6.700 habitants à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Metz. Selon les éléments donnés par le procureur de la République de Briey, l’agresseur présumé de Lucas qui vit dans le même quartier est sorti de chez lui vers 14H. Puis à 16H, il s’est jeté sans raison apparente sur le petit garçon avec un couteau. Le petit Lucas «revenait de l'école ou d'une activité, et le bonhomme l'a attrapé», a raconté aux journalistes ce riverain, témoin direct de la scène. «J'ai vu qu'il le battait au niveau de la poitrine, j'ai vu qu'il avait un grand couteau, un couteau de boucher», a poursuivi ce témoin, qui réside dans la même rue que l'enfant et n'a pas souhaité donner son nom.  L'homme «à genoux, donnait des coups de couteau (...) s'acharnait avec le couteau (...) C'est impensable une chose pareille», a encore dit le témoin, qui sortait de chez lui lorsque les faits se sont produits.

Immédiatement après l'agression, qui a eu lieu à quelques mètres de la maison où réside l'enfant, il a été mis en déroute par un policier qui l'a désarmé avec sa matraque télescopique. Il a ensuite pris la fuite avant de se rendre au commissariat de police de Briey, où il a été placé en garde à vue.  Le policier n’était pas en service au moment de l’agression mais a quand même réussi à éviter le pire. «Le policier a permis de sauver Lucas. Sans son intervention, l’agression l’aurait tué dans la rue» souffle une source proche de l’enquête. Le suspect s’est constitué prisonnier de lui-même vers 16H30 ce jeudi au poste de police distant de 7 kilomètres du lieu de l’agression. «Il est arrivé au commissariat et a dit qu’il avait poignardé un enfant, sans en dire davantage», selon un policier.

Un policier en repos a sauvé la vie de Lucas

L'homme de 30 ans soupçonné d'avoir grièvement blessé à coups de couteau l’enfant souffre de «troubles psychiatriques» qui ont «altéré son discernement», a déclaré vendredi le procureur de Briey, Yves Le Clair. «J'ai demandé une expertise psychiatrique, l'expert m'a indiqué ce matin qu'il souffre de troubles psychiatriques qui au moment des faits ont altéré son discernement», a précisé le magistrat lors d'une brève conférence de presse. Le suspect reste pénalement responsable, selon M. Le Clair, et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Le suspect, «condamné en 2013 pour des faits de violence à l'occasion d'un épisode d'alcoolisation», mais dont «le dossier à l'époque n'avait pas révélé de dangerosité particulière», est soupçonné d'avoir porté sept coups de couteau au thorax et à l'abdomen du petit Lucas au moment où celui-ci rentrait de l'école. L'enfant, opéré à Nancy, se trouvait vendredi dans un «état grave mais stationnaire», avait précisé un peu plus tôt le magistrat. L'agresseur présumé, qui n'a «pas d'antécédent de prise en charge en milieu hospitalier spécialisé», n'a «pas souhaité pour l'instant répondre aux enquêteurs». L’enfant a été plongé dans un coma artificiel pendant au moins trois jours.

Un suspect aux "troubles psychatriques" peu connu des habitants

La garde à vue de cet homme sans emploi et qui vit au «domicile familial» devait être levée à midi avant son transfert au parquet de Nancy, compétent en matière criminelle, où il devait être présenté à un juge d'instruction. Il devrait être poursuivi pour «tentative d'homicide aggravé par la circonstance que les faits ont été commis sur mineur de 15 ans». Selon plusieurs habitants de la ville, le suspect n’était pas particulièrement connu. «Il était froid et distant mais sortait peu (…) affirme un habitant, sous couvert de l’anonymat. «C’était un fantôme, on ne le voyait pas, il n’échangeait pas avec ses voisins» assure une mère de famille, se contentant de souligner la «gentillesse» de la mère de l’agresseur chez laquelle il vit.

Le maire de Joeuf, s'est déclaré «plus que bouleversé». «C'est un enfant de sept ans, on touche à ce qui devrait être intouchable», a dit à l'AFP André Corzani (Front de gauche), précisant qu'une marche blanche devrait être organisée dimanche en soutien à la famille. Une marche blanche qui se déroulera à 11H au départ de la place de l’Hôtel de ville. «Notre ville doit se rassembler autour d'eux, unie et solidaire» a commenté la ville de Joeuf, organisatrice de cette marche silencieuse.

(Avec AFP)

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