Le projet avorté de gare TGV à Vandières s’invite aux régionales
Le projet avorté de gare TGV-TER à Vandières (Meurthe-et-Moselle) qui devait remplacer la «gare betteraves» situé à quelques kilomètres s’invite dans la campagne des élections régionales. Un syndicat interpelle le candidat PS, président sortant de la région Lorraine.
Le syndicat FNAUT relance le débat autour de la construction avortée de la gare TGV de Vandières en Meurthe-et-Moselle à quelques kilomètres d’une gare existante en Moselle mais isolée de tout. La gare TGV de Louvigny ouverte en 2007 en même temps que la ligne LGV Paris-Strasbourg (dont la seconde phase vers l’Alsace sera achevée en 2016) est située en rase campagne, non reliée au réseau TER ou encore à l’aéroport régional situé à quelques kilomètres. En remplacement de cette gare «betteraves», le conseil régional de Lorraine avait plaidé pour faire Vandières. Un projet qui suivait son cours avant le lancement d’une consultation de la population en février dernier qui a rejeté le projet sur fond d’abstention massive au vote.
Le président (PS) de Lorraine avait alors décidé d’abandonner le projet de gare TGV affirmant vouloir suivre le vote des habitants. Aujourd’hui, le candidat aux régionales en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne qui devrait perdre son siège en janvier prochain assume cet abandon. «Alors qu’il s’y est toujours dit favorable, M. Masseret a cependant mis le projet en péril en refusant de le soumettre au vote de l’actuel conseil régional et, après avoir lancé de nouvelles études aux objectifs non précisés, a renvoyé le dossier au futur Conseil régional de la grande région Alsace-Lorraine-Champagne Ardenne» a dénoncé la FNAUT dans un communiqué, mardi 3 novembre.
La FNAUT a demandé à Manuel Valls, aux ministres concernés (Royal entre-autre) et à de nombreux élus PS et PC (conseillers régionaux et départementaux, parlementaires) «d’intervenir auprès de M. Masseret pour le convaincre de réviser sa position». «Cette initiative n’a suscité pratiquement aucune réponse et n’a pas abouti à ce jour» déplore le syndicat, assurant que seuls les élus écologistes lorrains soutiennent la FNAUT. La FNAUT affirme avoir déposé un recours devant le tribunal administratif de Nancy contre le refus «explicite» de Jean-Pierre Masseret de soumettre le projet de Vandières au vote de l’actuel conseil régional de Lorraine. «Un vote est exigé par la loi, suite à une consultation publique, dans un délai raisonnable» affirme-t-elle.
Dans la campagne, seuls les écolos défendent Vandières
Les candidats de la liste Europe-Ecologie-les-Verts (EELV) dans la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne.
Dans la campagne des régionales, la liste Europe-Ecologie Les Verts qui a refusé une alliance avec le PS a relancé le débat sur Vandières. Sandrine Bélier qui conduit la liste a de nouveau fait pression sur le Parti socialiste la semaine dernière en faisant campagne sur les «vestiges d’un chantier au point mort». Les écolos ont insisté sur une promesse de campagne de 2004 de Jean-Pierre Masseret, jamais tenue selon eux, alors qu’ils ont vivement fait campagne en faveur de la construction de Vandières. Un débat qui mérite toujours d’être au cœur de la campagne selon eux.
Interrogé par LORACTU.fr, Philippe Richert (Les Républicains-UDI-Modem) ne s’est pas montré motivé à construire Vandières s’il est élu à la tête de la nouvelle région. «Sur Vandières, on décide de faire un référendum deux mois avant les élections départementales, c’est se moquer du monde ! Le taux de participation a été inférieur à 10%. 90% des Lorrains ne veulent donc pas de cette gare TGV. Il faut respecter ce choix exprimé dans les urnes. Il faudrait prendre le sujet autrement… Mais on ne peut pas dire quelques mois après ce résultat que la région fera Vandières !» a-t-il affirmé dans notre interview.
Dès 2000, les collectivités lorraines et l'Etat s'étaient engagés à prévoir une gare TGV à Vandières, petite commune entre Metz et Nancy, à l'endroit où le réseau TER croise aujourd'hui la ligne LGV Est. Cependant en raison de contraintes techniques sur ce site, liées notamment au relief et à l'urbanisation, la création d'une gare TGV temporaire à
Louvigny, en rase campagne, avait été décidée auparavant pour être dans les délais de la mise en service du premier tronçon de la LGV Est en 2007.
Bien qu'uniquement accessible par la route, la gare de Louvigny, qui a coûté près de 63 millions d'euros selon la Cour des comptes, rencontre aujourd'hui un certain succès, dépassant ses objectifs initiaux avec plus de 600.000 voyageurs par an. Vieille promesse électorale de M. Masseret, le projet de construire Vandières avait été relancé en octobre dernier, l'Etat ayant donné son feu vert à son financement via les recettes de la taxe régionale sur les carburants (TICPE) à hauteur de 120 millions d'euros. Mais les anti-Vandières redoutaient une facture réelle beaucoup plus élevée, notamment en raison des aménagements routiers à réaliser et de la reconversion incertaine de Louvigny en gare de fret à grande vitesse.
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