A Nancy, la fac de droit refuse un atelier organisé par une association gay

Nancy - 10/03/2016 12h39
LORACTU.fr La Rédaction
A Nancy, la fac de droit refuse un atelier organisé par une association gay
Société
La fac de droit à Nancy (Meurthe-et-Moselle). PHOTO: GOOGLE STREET VIEW/ LORACTU.fr

Une association étudiante de défense des droits des homosexuels a dénoncé l’annulation d’un événement qu’ils auraient dû organiser à la faculté de droit de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Elle accuse le doyen de la fac de préférer donner la parole à la «droite homophobe».

Mercredi devait se tenir un atelier d’information sur «la question des discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre sur les campus nancéiens et lorrains» avec une vingtaine de personnes. Une salle de la fac de droit de Nancy devait être mis à disposition de l’association Spoutnik qui défend les étudiants gays, lesbiennes, bi et transsexuels. «Or, doyen nous a refusé d'accéder à une salle. Le directeur a invoqué des motifs de sécurité et nous aurions dû, selon lui, accompagner cet événement de +mesures particulières de sécurité+» s’indigne le président de l’association qui estime qu’il a été informé trop tard pour pouvoir organiser la manifestation.

Selon Kévin Galet, dans le cadre de la Semaine des Visibilités LGBTI et Queer ces ateliers se sont bien déroulés à l’IUT Nancy-Charlemagne, sur le campus de Lettres et Sciences Humaines et en faculté des Sciences et Technologies, toutes composantes de l’Université de Lorraine.

L’association dénonce la «complaisance» du doyen de la faculté de droit avec l'UNI-MET (syndicat étudiant classé à droite) et qui avait appelé à marcher aux côtés de Frigide Barjot et de La Manif Pour Tous. «Le directeur a ainsi permis à Claude Guéant d'intervenir librement dans un amphithéâtre de la fac de droit le 23 septembre 2015, il a même autorisé le 4 novembre 2015 le député Hervé Mariton (chef de l'opposition parlementaire au "mariage pour tous") à y tenir un meeting politique de droite dans le cadre des primaires de l'ex-UMP» s’indigne Spoutnik. «Le doyen de la fac de droit laisse le champ libre à la droite homophobe mais il réprime sans vergogne notre association dans ses buts de visibilités, comme il réprime par ailleurs d'autres groupements étudiants progressistes» s’agace l’association dans un communiqué incendiaire.

- Bataille autour de la sécurité -

Le doyen de la fac de droit assure de son côté que le refus d’organiser cet événement est bien lié à la sécurité. Ne pouvant pas faire face à toutes les sollicitations, il assure que la fac de droit ne peut pas recevoir tous les événements «comme un loueur de salle». Accusé ouvertement d’homophobie, Fabrice Gartner répond qu’il a récemment reçu Xavier Bettel en février dernier, Premier ministre du Luxembourg et ouvertement homosexuel. A cause «des contraintes liées à l’état d’urgence», il ne pouvait pas être en mesure d’une «bonne tenue de l’événement» assure-t-il. Ouvrant la porte à la tenue de l’événement «sans difficultés» mais avec «de bonnes conditions de sécurité».

Selon un étudiant membre de cette association interrogé par LORACTU.fr, cette «excuse» de la sécurité «ne tient pas». «Notre événement devait rassembler 20 personnes au maximum alors que les conférences avec Guéant ou Bettel accueillaient des centaines de personnes dans un amphi bondé et souvent trop petit». «Avec un service de sécurité à l’entrée et dans la salle certes mais avec un Premier ministre étranger ou un ex-ministre de l’Intérieur, c’est normal (…) mais nous c’était un événement avec 20 personnes. L’argument de la sécurité ne tient pas» conclut-il. 

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