UDI : Hénart et Lagarde prennent leurs distances avec Les Républicains

Politique

Les principaux leaders du centre rejettent l’idée de participer à la primaire de «la droite et du centre» organisée en novembre prochain par Les Républicains (ex-UMP). Laurent Hénart, maire de Nancy et président du Parti Radical (principale composante de l’UDI) et Jean-Christophe Lagarde président de l’UDI plaide pour la présentation d’un candidat centriste indépendant à la présidentielle de 2017.

«La primaire sans pacte d’alternance, c’est le miroir aux alouettes. Tout le monde a l’air de paniquer comme les lapins face aux phares des voitures. Oui, il va y avoir un peu de communication sur la primaire entre fin septembre et fin novembre. Il va y avoir deux mois où médiatiquement la primaire va faire du bruit. Mais d’ici là, rien ne nous empêche de prendre position et de faire nos propositions» assure le maire (UDI) de Nancy dans un entretien publié dans L’Opinion cette semaine.

- Le président de l’UDI appelle au boycott de la primaire -

Pour lui,  «c’est trop tard maintenant pour l’accord. Il faudrait que nous ayons listé nos valeurs, nos différences, nos priorités programmatiques, les investitures pour les législatives…» estime-t-il à propos d’un possible accord entre l’UDI et Les Républicains. Si les municipales, les départementales ou les européennes se sont faites ensemble, il semble bien que la présidentielle soit l’acte de divorce entre droite et centre. Hénart n’exclut pas que l’UDI présente un candidat en 2017. «Des personnalités qui peuvent candidater à l’élection présidentielle, il y en a plusieurs. Mais il faut que l’on sélectionne nos candidats pour les élections législatives, que l’on soit en mesure de quadriller le territoire. C’est aussi ça qui fait la crédibilité pour la présidentielle. On pourra faire un choix souverain dans un an» poursuit-il dans cet entretien.

Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde  a été plus loin ce vendredi en appelant les militants de son parti à «refuser de participer à la primaire» de la droite en vue de 2017. «Nous avons proposé que des discussions aient lieu pour qu'il y ait un contrat d'alternance, et à ce moment là, la primaire était envisageable. Cette discussion n'a pas été possible. Il y aura donc un vote la semaine prochaine des militants de l'UDI et je les invite à refuser de participer à la primaire», a déclaré M. Lagarde vendredi sur Radio Classique et Paris Première.

- Juppé tend la main à l’UDI -

«Nous allons préparer notre projet présidentiel et législatif, investir nos candidats aux élections législatives et si, après leur primaire, ils (Les Républicains) souhaitent discuter, nous discuterons, sinon évidemment nous assumerons nos différences politiques», a poursuivi le président de l'UDI.

Les quelque 23.000 adhérents de l'UDI doivent décider d'ici le 20 mars, par vote électronique, de leur stratégie vis-à-vis de la primaire organisée par Les Républicains (ex-UMP) les 20 et 27 novembre, une première dans l'histoire de la droite française.

Alain Juppé, favori dans les sondages pour remporter la primaire des Républicains a fait un geste cette semaine envers l’UDI. Pour le candidat présenté comme le plus modéré de la campagne des primaires, il s’agit d’empêcher la présence d’un candidat centriste au premier tour de la présidentielle. Une option qui ne lui serait pas favorable s’il remporte la primaire de la droite. Le maire de Bordeaux a adressé une lettre au président de l’UDI pour lui proposer un « accord de gouvernement » et une invitation à participer à la primaire.