Loup : la Meurthe-et-Moselle tente de se défendre après plusieurs attaques
Le préfet de Meurthe-et-Moselle a assuré vendredi que l’Etat est aux côtés des éleveurs et a proposé plusieurs solutions pour faire face au prédateur. Philippe Mahé a toutefois répété que le loup est une espèce protégée et qu’à ce titre, la réglementation est très stricte.
Une trentaine d’éleveurs seraient directement menacés par des attaques de loup dans le sud de la Meurthe-et-Moselle a indiqué le préfet du département vendredi à l’issue d’une réunion avec les agriculteurs, des parlementaires et élus locaux et représentants des forêts ou de la chasse. «Une réunion devait se tenir le 22 mars mais il était urgent de l’avancer» assure le préfet, interpellé par des éleveurs en colère, éreintés des attaques répétées du loup. «Même s’il est probable que le loup y soit associé, aujourd’hui nous n’avons pas de certitudes arrêtées» a dit M. Mahé.
Depuis novembre 2014, sur 24 signalements, quinze constats de prédation ont été expertisés sur le département de Meurthe-et-Moselle par les services de l’ONCFS avec une «responsabilité du loup non écartée» ouvrant droit à une indemnisation de l’éleveur, dont au moins sept au bénéfice du loup, selon les services de la préfecture. Ces 15 attaques ont donné lieu à la mort de 50 ovins et 38 blessés. «Je comprends le traumatisme des éleveurs Il est impératif de concilier la sécurité des troupeaux et la protection du loup qui est régie par des conventions internationales notamment celle de Berne» répète le préfet.
Plusieurs attaques se sont produites ces dernières semaines notamment à Fabières et Gelaucourt au sud de Toul et au sud-ouest de Nancy, obligeant le préfet à prendre un arrêté autorisant les tirs d’effarouchement. Ces tirs permettent d’effrayer le prédateur mais en aucun cas de le toucher pour le blesser ou le tuer. Face à la presse, Philippe Mahé n’a pas exclut l’option de prendre un arrêté de tir de défense renforcé permettant aux éleveurs de tirer contre le loup dans le scénario où il attaque un troupeau. «Le tir de défense renforcé permet de tirer uniquement de viser le loup en cas d’attaque, il ne s’agit pas de chasse au loup» explique le préfet.
- Le tir de défense renforcé à l’étude -
Le préfet a confirmé qu’un tir de défense simple pourrait être ordonné sur les parcelles de l’exploitation et que le tir de défense renforcé est à l’étude par un groupe de travail en lien avec les Vosges et la Meuse, départements voisins également touchés par les attaques du loup.
Les tirs de prélèvement constituant à tuer le loup sont exclus. Le ministère de l’Ecologie a fixé à 36 le nombre de loups tués en France entre juin 2015 et juin 2016. Trente-deux sont déjà morts et les quatre restants le seront certainement par tir de défense renforcé. Les éleveurs ont demandé la possibilité d’en tuer six de plus en France.
Pour faire face au prédateur qui agace de plus en plus les éleveurs, des mesures de renforcement de la sécurité des troupeaux a déjà été engagé. Ainsi, des clôtures électriques par exemple sont installées dans de plus en plus d’exploitations. «Il y a un fond qui est mis en place par l’Etat, la région, l’Europe et les éleveurs» pour investir dans de nouvelles mesures. En Meurthe-et-Moselle, a déjà indemnisé pour 14 500 euros de dégâts subis aux troupeaux.
La Meurthe-et-Moselle, cent fois moins attaquée que les Alpes-Maritimes, compte 48 000 brebis et 140 éleveurs professionnels.
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