A Pont-à-Mousson, Saint-Gobain confirme un chômage partiel de six mois
Saint-Gobain Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), leader mondial des systèmes de canalisation en fonte ductile et filiale de Saint-Gobain va mettre au chômage partiel pour six mois 1 100 salariés.
Ce chômage partiel au sein de ses deux usines lorraines est mis en place en raison de mauvaises conditions de marché au niveau mondial, a-t-on appris vendredi auprès de l'entreprise.
La décision est motivée «par un carnet de commandes en berne», a précisé un porte-parole de l'entreprise, ajoutant que la situation concerne tant la France que l'Europe et le grand export avec notamment une baisse des ventes au Moyen-Orient. La baisse d'activité, qui concernera les sites de Pont-à-Mousson et Blénod, en Meurthe-et-Moselle, devrait être de 20% à 30%. Elle couvrira la période du 30 avril au 29 octobre, avec un arrêt de quinze jours début mai et un second d'une semaine fin juillet, avant les congés d'été.
«A cette occasion, un plan de formation élargi sera proposé à l'ensemble des salariés concernés», a fait savoir l'entreprise dans un communiqué. Les centaines de salariés au chômage partiel devraient ainsi perdre 15% de leur salaire durant cette période, selon des sources syndicales.
Le gouvernement alors dirigé par Jean-Marc Ayrault s’était cassé les dents sur l’incroyable dossier des hauts-fourneaux de Florange situé non loin en Moselle, il a visiblement retenu la leçon. Pour Emmanuel Macron, il est hors de question de "faire de la démagogie" sur le dossier de Saint-Gobain à Pont-à-Mousson. "Le gouvernement peut aider, structurer avec des lois mais il ne peut pas intervenir dans un dialogue social" avait-il assuré lors d’un déplacement dans l’usine le 12 avril dernier alors qu’il rencontrait des représentants CGT de l’entreprise à l’issue d’un point presse. Le syndicat majoritaire sur le site de Meurthe-et-Moselle menace de faire grève et de bloquer l’usine.
- Pour Macron, le chômage partiel est une "bonne solution" -
Lors de son déplacement éclair à Pont-à-Mousson où il a visité l’usine Saint-Gobain, Macron avait également assuré que le gouvernement a lancé un fond de 1 milliard d’euros pour les collectivités locales afin qu’elles investissent dans des infrastructures d’assainissement et de transport de l’eau. "Ce sont des clients potentiels pour l’usine" selon le ministre le plus populaire du gouvernement. "Le site est confronté à une baisse de commandes des collectivités françaises, européennes, africaines ou moyenne-orientales" a regretté le ministre, assurant que la mesure de chômage partiel est une bonne chose. "Grâce à la loi de 2013, les salariés au chômage partiel qui sont en formation bénéficient de leur salaire à 100%" dit-il, rappelant qu’une négociation syndicats-direction est en cours à Pont-à-Mousson pour savoir si la rémunération sera de 70% ou plus.
"Macron est un homme de dialogue" a salué Pascal Debay, secrétaire départemental de la CGT54. "Nous avons pu avoir des échanges relativement sereins malgré des divergences profondes qui demeurent" assure le secrétaire CGT du comité central d’entreprise de PAM-Saint-Gobain tandis que les autres syndicats CFDT, CFE et FO ne participaient pas au comité d’accueil du ministre, préférant une discussion à huit-clos. Le patron de la CGT de Nancy avait toutefois refusé de serrer la main du ministre, assurant que Macron est un "beau parleur".
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