A Nancy, bouleversant hommage à Marie Mosser tuée il y a six mois au Bataclan

Société

Le père et la mère de Marie Mosser avec le maire de Nancy, lundi 23 mai 2016 lors d'un hommage à la jeune femme tuée au Bataclan le 13 novembre 2015. (PHOTO: LORACTU.fr)

Six mois après, la douleur est toujours dans les têtes et a marqué les visages des proches de la jeune femme. Vendredi 13 novembre au soir, Marie Mosser est au Bataclan comme des centaines de fans du groupe de rock Eagles Of Death Metal qu’affectionnait particulièrement celle qui a passé son enfance et son adolescence à Nancy. En décembre dernier, les élus (majorité et opposition) se sont accordés pour rebaptiser l’esplanade de l’Autre Canal, la salle des musiques actuelles, du nom de Marie Mosser. Ce lundi, le maire (UDI) de Nancy Laurent Hénart a salué la mémoire de la jeune femme qui débutait une carrière prometteuse dans la musique.

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«Le 13 novembre, Nancy a perdu l’une de ses filles» assure le maire de la cité ducale, l’émotion à peine voilée. «Marie Mosser incarnait la joie de vivre et l’amour» rappelle M. Hénart tandis que son père, en larmes, évoque aussi toutes les autres victimes, les blessés. «Cette cérémonie représente un hommage à toutes les victimes des attentats (…) je tiens vraiment à ce que l’on pense à toutes les familles des victimes. J’espère qu’il n’y aura plus nécessité de tels hommages même si je rêve un peu» espère M. Mosser, employé municipal à l’hôtel de ville de Nancy. «On l’a encore vu récemment… Des êtes humains peuvent être aveuglés par la haine pour imposer leurs idées. Ce n’est pas ma façon de voir les choses, j’espère que ça cessera un jour» estime le père de Marie, faisait notamment référence aux attentats de Bruxelles.

- "On espère en rêvant que ça ne se reproduise plus", dit le papa de Marie -

«C’est un hommage à toutes les victimes pas seulement celles qui sont décédées» estime le papa. «Ma fille était prête à travailler dans la musique, elle a toujours aimé ce domaine. Cet endroit est particulièrement bien choisi» dit-il, devant la salle où se succèdent des groupes et des chanteurs en tout genres. Marc Mosser assure quant à lui «ne pas avoir eu de problèmes particuliers» quant à la prise en charge de sa famille par l’Etat. Récemment, le gouvernement a fait un geste en direction des familles concernant les impôts des victimes. Les familles ne paieront pas les impôts sur le revenu et les taxes locales (habitation, foncier) des victimes tombées pendant les attentats. «On est suivi, on est accompagné, en tout cas personnellement. Les associations nous ont proposé leur aide. De ce côté-là, on n’a pas de soucis» souffle Marc Mosser qui aurait «aimé que cette cérémonie n’ait jamais lieu». «Mais ce sont des étapes à franchir pour faire notre deuil. Les générations futures pourront se souvenir de ces événements» dit-il.

Valentin Vierling de la Music Academy de Nancy a interprété «Tu seras», une chanson écrite par Matthieu Mosser, le cousin de Marie au lendemain des attentats du 13 novembre. L’ancien élève Lilian Renaud de la même école qui a remporté «The Voice» l’année dernière a quant à lui rendu un vibrant hommage à la jeune femme en interprétant une chanson de son répertoire. «Elle est sortie le 13 novembre» rappelle pudiquement le chanteur qui «ne trouve pas les mots» pour exprimer son émotion.

Outre le nom de l’esplanade et la stèle, une sculpture a été présentée qui représente des marteaux de piano. Elle témoigne de la passion de Marie Mosser pour le piano. Sur cette sculpture «colorée en hommage à la joie de vivre de Marie», 88 marteaux sont insérés dans un cadre reprenant les dimensions d’une touche de piano. Une œuvre d’art, une stèle et une esplanade pour que Nancy n’oublie jamais l’une de ses filles tombées sous les balles du terrorisme.