Au château de Haroué, les visiteurs découvrent les facettes cachées de Stanislas

Nancy - 14/06/2016 11h10 - mis à jour le 14/06/2016 12h02

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Au château de Haroué, les visiteurs découvrent les facettes cachées de Stanislas

Le château d’Haroué situé au sud de Nancy à une quinzaine de minutes de la cité ducale accueille jusqu’à l’autonome une exposition inédite consacrée à la passion pour la gastronomie et les jardins du roi Stanislas. Un lieu encore trop peu connu du grand public qui veut tirer son épingle du jeu.

Le village d’Haroué (Meurthe-et-Moselle) situé au sud de Nancy se distingue par son château qui domine ce petit havre de paix que trop peu de nancéiens connaissent plus habitués à visiter le célèbre château de Lunéville. A Haroué, derrière les grandes grilles du domaine où trônent les armoiries de la famille Beauvau-Craon, c’est la princesse Minnie Beauveau-Craon qui prend plaisir à faire le tour du propriétaire. Depuis début mai, son château construit au XVIII siècle par sa famille accueille une exposition étonnante consacrée au bon roi alors que la Lorraine célèbre le 250ème anniversaire de son rattachement à la France, date qui signe aussi la date de la mort de Stanislas.

Sur une idée originale d’Hubert de Givenchy, couturier mondialement célèbre et Philippe Venet, Minnie de Beauvau Craon consacre la saison 2016 au roi Stanislas, duc de Lorraine. Issu de la grande noblesse polonaise, Stanislas Leszczynski, dit «Stanislas le Bienfaisant» règne sur la Pologne de 1704 à 1709 sous le nom de Stanislas 1er.

C’est en 1725, que le mariage du jeune roi Louis XV avec la fille du roi Stanislas, Marie Leszczynska, propulse à nouveau l’ancien monarque sur le devant de la scène européenne, devenant ainsi le beau-père du puissant roi de France. Stanislas, en souverain éclairé, s’adonne au mécénat, cultivant la philosophie, la musique, les arts, les sciences, les belles lettres, à l’art du jardin et la chasse. C’est au Roi-Duc bâtisseur que l’on doit notamment la célèbre Place Royale à Nancy, aujourd’hui place Stanislas ainsi que l’Académie des Sciences, et nombre de collèges et d’hôpitaux… Sa mort en 1766 à l’âge de 88 ans entraîne le rattachement définitif de la Lorraine à la France conformément aux accords établis entre les royaumes de France et d’Autriche.

- Stanislas, amateur de chasse, de jardins et de desserts -

La princesse Minnie Beauveau-Craon, propriétaire du château de Haroué, posant devant une scène de l'exposition consacrée à Stanislas (PHOTO: LORACTU.fr).

Hubert de Givenchy et Philippe Venet assurent la programmation et la mise en espace historique et narrative de l’exposition à travers des thématiques variées intégrant maquettes, textes, dessins selon un programme muséographique mettant en situation les collections du château, des prêts du Musée de la Chasse et de la Nature et du Château de Versailles reflétant l’esprit des Lumières du XVIIIe siècle et une partie de l’histoire de la Lorraine. Les visiteurs pourront ainsi découvrir la reconstitution du salon de Stanislas à Lunéville, l’imposante maquette du Potager du Roi Louis XIV à Versailles ou un buffet réalisé en collaboration avec la Maison Lenôtre mettant à l’honneur les inventions gastronomiques du duc Stanislas tels le Baba au rhum ou les macarons.

Pour la princesse, il était évident de rendre hommage au duc Stanislas. «Beaucoup d’aspects de Stanislas sont connus et reconnus par le grand public. Ces aspects sont d’habitude moins mis en avant» confie-t-elle. «Nous avons eu beaucoup de prêts de musées et de collections privées» se réjouit la propriétaire d’Haroué qui déploie une énergie sans faille pour conserver l’authenticité des lieux. «Les maquettes illustrent tout ce que Stanislas a construit et qui n’a pas survécu au temps» montre la Princesse qui ne se lasse pas d’admirer chaque détail de son exposition. Au fur et à mesure de la visite, les passions de Stanislas qui ont marqué son règne au point d’en faire des «tendances de société», sont connues. Le jardinage de potager, le jardinage d’élégance, la chasse et la gastronomie notamment les desserts flamboyants…

L’exposition se poursuit jusqu’au 15 octobre parmi un vaste programme d’expositions, de spectacles et d’événements qui rythment aussi Nancy et Lunéville cette année. Outre l’expo, le château de Haroué, la saison estivale se refermera sur l’Opéra de Plein Air. Cette année deux représentations exceptionnelles de La Bohème de Giacomo Puccini, dans une mise en scène de Jacques Attali seront données les 3 et 4 septembre 2016.