Près de Nancy, une crèche soupçonnée de maltraitance sur des enfants
Une enquête de gendarmerie a été ouverte après des soupçons de maltraitance sur les enfants d’une crèche multi-accueil d’un village situé près de Nancy (Meurthe-et-Moselle). La directrice de l’établissement a été renvoyée et une infirmière assure avoir déjà donné l’alerte.
Une enquête pour «violences aggravées sur mineur de moins de 15 ans par personne exerçant une mission de service public» a été ouverte par les gendarmes de Neuves-Maisons à la suite d’une plainte déposée par les parents d’un enfant accueilli dans une crèche située à Ceintrey-Voinémont, près de Nancy. La directrice de l’établissement a été licenciée pour faute grave. Son adjointe a subi le même sort, selon le conseil d’administration de l’association qui gère l’établissement.
Sur le site internet de la structure, on peut y lire qu’elle accueille «jusqu’à 25 enfants par heure». «Respectueux du rythme de votre enfant, nous sommes attentifs à ses besoins fondamentaux, tout en prenant en compte les réalités inhérentes à la vie en collectivité. La journée est pondérée par une alternance de jeux libres et d’activités dirigées tout en respectant les besoins et l’humeur de chacun» ajoute le site de «Pirouettes et Galipettes». Selon les premiers éléments recueillis par les gendarmes – une dizaine d’enfants seraient concernés par ces soupçons de maltraitance – il y aurait eu «forçage alimentaire» jusqu’à vomissement ou encore des «portages brusques» des enfants. Certains enfants étaient forcés à manger avec maintien de la mâchoire ou de la tête. Certains enfants auraient aussi été privés de repas. Comme conséquences : des terreurs nocturnes, des cauchemars, des pleurs et des crises à l’arrivée à la crèche…
Plusieurs parents et le personnel de la crèche ont été entendus par les gendarmes de Neuves-Maisons tandis que l’association a déposé plainte contre l’ex-directrice et son adjointe.
- Le témoignage choc d’une ex-infirmière -
Ce mardi matin, nouveau rebondissement dans cette affaire de maltraitance présumée. Le journal L’Est Républicain a publié le témoignage d’une ex-infirmière de la crèche qui avait déjà donné l’alerte en 2014. Il y a deux ans, ce membre du personnel s’occupant des enfants avait souhaité revoir certains modes opératoires. «Il n’était pas acceptable qu’on puisse forcer les bouches », explique-t-elle, « avec la tête des petits basculée en arrière, le nez bouché ou encore la mâchoire maintenue et la cuillère enfoncée de force» assure-t-elle, citée par le quotidien régional.
«J’ai été virée car j’avais mis le doigt sur quelque chose de sensible et qui dérangeait» affirme-t-elle, assurant avoir écrit il y a deux ans plusieurs courriers à la CAF de Meurthe-et-Moselle, à l’association qui dirige la crèche, à la Fédération nationale des familles rurales ou encore aux services de l’enfance du département de Meurthe-et-Moselle. Un médecin de la Protection maternelle infantile (PMI) du conseil départemental lui avait assuré dans un courrier avoir ouvert une enquête qui n’a finalement rien donné.
L’ex-directrice et son adjointe n’auraient pas encore été entendues par les gendarmes et se refusent à tout commentaire.
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