Les policiers continuent la fronde contre le gouvernement, manifestation à Nancy
Plusieurs centaines de policiers en colère ont manifesté dans plusieurs villes de France ces dernières heures dont Nancy (Meurthe-et-Moselle) malgré les récentes annonces du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur avait débloqué une enveloppe de 250 millions d’euros.
Une centaine de fonctionnaires de police ont manifesté mercredi soir à Vandœuvre-lès-Nancy, dans la banlieue de Nancy à un rond point situé à l’entrée de l’agglomération. Le contingent de manifestants, en dehors de la mobilisation syndicale, ont également manifesté devant le siège de France 3 Lorraine situé dans le quartier à côté du parc des expositions. Le rassemblement, plus clairsement que les précédents, s’est achevé par une Marseillaise avant une dispersion dans le calme.
A Toulouse mercredi soir, environ 400 policiers et sympathisants, selon un photographe de l'AFP, rejoints par des pompiers "en colère", ont manifesté dans le centre ville, plusieurs heures après leurs homologues de Nantes et Marseille. La nuit était tombée sur la ville rose quand les manifestants ont commencé à se rassembler, sans appel syndical, autour du monument aux morts.
A Marseille, environ 200 policiers et personnes les soutenant se sont rassemblés dans l'après-midi à l'appel du "Collectif Policiers en Colère 13 et 83", devant la préfecture des Bouches-du-Rhône, où une délégation de policiers non syndiqués a été reçue par le préfet de police Laurent Nuñez.
A Nantes, un rassemblement d'environ "100 à 150 policiers" a également eu lieu devant le tribunal de grande instance de Nantes, afin de "demander à la justice un peu plus de fermeté", selon Stéphane Léonard, secrétaire départemental Loire-Atlantique du syndicat SGO-FO.
- Cazeneuve appelle les policiers à respecter les règles -
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a demandé jeudi à Marseille aux policiers de "s'exprimer librement", mais sans "remettre en cause les règles", rappelant notamment qu'il leur était interdit d'utiliser les véhicules de police dans des manifestations.
"Je suis aussi très attaché à ce que chacun exprime ce qu'il a à exprimer librement, sans qu'à aucun moment, les règles qui doivent régir la police ne soient remises en cause, sans qu'à aucun moment, on ne puisse utiliser des véhicules sérigraphiés pendant les heures de services pour dire son mécontentement, sans qu'à aucun moment on ne puisse insulter ou manquer de respect au directeur général de la police nationale", a déclaré Bernard Cazeneuve.
Lors des manifestations de policiers ces dernières semaines, des fonctionnaires ont parfois arboré des brassards, des tenues et utilisé des voitures de police, ce qui est proscrit. Il y a deux semaines, le DGPN Jean-Marc Falcone était reparti sous les huées de quelque 400 fonctionnaires du commissariat d'Evry (Essonne). Les policiers "savent qu'aucun mot que je pourrais prononcer ici ou ailleurs ne suffirait à exprimer l'immensité de ma gratitude. Mais un ministre de l'Intérieur doit à chaque moment dire aussi la vérité", a-t-il poursuivi, lors de l'inauguration d'une place au nom de Franck Brinsolaro, le lieutenant de police chargé de la protection de Charb, le directeur de Charlie Hebdo. "Nous avons réhaussé les moyens de la police, en effectifs et en moyens matériels. Mais lorsque pendant des années et des années, par des gouvernement de sensibilités multiples, les efforts n'ont pas été faits, il faut du temps pour rehausser les moyens", a-t-il estimé.
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