17/02/2014 17:45 |
La bataille pour remporter la mairie de Nancy après 30 ans de règne sans partage d’André Rossinot peut enfin commencer. Les deux candidats ont présenté programme et liste.
La bataille qui oppose les deux principaux candidats occupant tout l’espace médiatique peut enfin commencer. A armes égales, Mathieu Klein (PS) et Laurent Hénart (UDI) peuvent enfin se battre pour remporter la mairie de la cité de Stanislas. Samedi, à quelques heures d’intervalles, les deux ennemis jurés ont expliqué leur programme et surtout présenté leurs colistiers.
C’est dans un restaurant branché situé dans le nouveau quartier des Rives de Meurthe en plein cœur d’un quartier qui se construit que Laurent Hénart a levé le voile sur sa liste «Aimer Nancy». La première de la liste est sans étiquette politique. Un choix assumé par Laurent Hénart qui veut mettre l’économie et l’emploi en tête de son programme municipal. «J’ai décidé de proposer le poste de première adjointe à Sylvie Petiot, une chef d’entreprise reconnue et respectée. Elle dirige plusieurs centaines de salariés et connaît les réalités économiques» affirme Hénart. Sylvie Petiot qui accepte de se lancer dans l’arène politique aura «moins de responsabilités dans son entreprise dès la fin de l’année», lui permettant de s’investir pleinement pour Nancy. A 59 ans, la patronne bénéficie de réseaux importants et s’engage aussi dans des actions caritatives. C’est elle qui signe une bonne partie du programme économique du candidat de l’UDI.
Laurent Hénart, tête de liste UDI à côté de Sylvie Petiot, numéro 2 et chef d'entreprise
Le numéro trois est sans surprise réservé à un UMP qui soutient Laurent Hénart. Le sénateur de Meurthe-et-Moselle qui dirige sa campagne Jean-François Husson rafle ainsi la troisième position à Valérie Debord, chargée des questions de solidarité dans l’équipe de campagne qui est quatrième. Le maire sortant André Rossinot est cinquième et tentera de conserver la présidence du Grand Nancy. Parmi les personnalités, on note la présence du juge anti-terroriste Gilbert Thiel qui apporte ses conseils sur le volet sécuritaire de la campagne à Laurent Hénart. Olivier Rouyer, ex-footballeur professionnel et commerçant ainsi que Cyril Julian, ancien basketteur de l'équipe de France sont la touche sportive de la liste du candidat de centre-droit.
«Ma liste donne la priorité à la société civile. Des chefs d’entreprise, des médecins, des professions libérales, des employés, des jeunes… Elle donne une vision de Nancy. Je suis au-delà des étiquettes politiques. Il s’agit d’une liste ouverte loin des considérations de partis ou d’accords partisans» affirme Laurent Hénart. Son camp n’hésite d’ailleurs pas à tirer à la mitrailleuse sur la liste de Mathieu Klein (PS). Une liste «sectaire» où «un chef d’entreprise est dernier et pas second» ou encore une «liste de la fonction publique», «partisane et à l’image de la gauche» lâche en off le camp Hénart.
"Une liste pour faire gagner la gauche"
Mathieu Klein quant à lui a décidé samedi de réunir ses soutiens sur la Place Stanislas pour la grande photo de famille avant de tenir un véritable meeting dans une salle louée au Crédit Mutuel au centre-ville. Le même jour qu’Hénart pour présenter une liste ? «C’était prévu depuis très longtemps. Nous donnons le rythme de la campagne» assure un proche du candidat PS. «De toute façon, ils suivent notre calendrier. Ils sont largués.» taclent plusieurs membres de l’équipe de Laurent Hénart.
Sur le célèbre «Get Lucky» des Daft Punk, Mathieu Klein a fait son entrée dans une salle comble pour y présenter liste et programme. «Ma liste est à l’image du Nancy d’aujourd’hui. Elle laisse sa place à tout le monde. On m’a beaucoup critiqué avant la présentation de cette liste en affirmant que je n’allais pas réussir à concilier tous mes alliés. Pourtant 40% des membres ne sont pas engagés dans la vie politique» affirme à la tribune le candidat de la gauche. La société civile a bien la cote auprès des deux candidats.
La liste de Mathieu Klein (PS) sur la Place Stanislas
«Cette liste est une liste de reconquête pour que Nancy passe à gauche. La ville n’est pas qu’un point bleu qui doit virer au rose. La campagne ne se jouera pas que sur une envie d’alternance mais ça va compter» croit André Rossinot qui affirme le 30 ans de pouvoir «ça use». Nicole Creusot, candidate malheureuse de la gauche en 2008 compte bien peser dans une nouvelle campagne. Propulsée numéro deux, la liste Klein se démarque en laissant cette place stratégique à une routarde de la politique.
Le numéro trois est une figure de l’engagement associatif. Guy Alba, fondateur d’ELA s’st engagé pour une ville «meilleure, solidaire et sportive». La numéro quatre est une commerçante de la Place Charles III, Nadia Sutter. Bertrand Masson, directeur de campagne est numéro cinq et s’occupera sans nul doute de la Culture si la gauche emporte la mairie en mars prochain. La responsable du PCF est sixième et le responsable des Verts remporte la septième place. La députée Chaynesse Khirouni est huitième. «Je ne souhaite pas être adjointe mais uniquement conseillère municipale» dit la députée qui veut éviter le cumul des mandats. Gilles Lucazeau, ancien procureur de Nancy est chargé des questions de sécurité. A la critique d’une liste «de la fonction publique», Mathieu Klein répond qu’il «y a aussi bien des talents dans le privé que dans le public. Il n’y a pas beaucoup de fonctionnaires sur ma liste» se défend le candidat PS qui répète que «l’économie, l’entreprise privée est la priorité du prochain mandat du maire de Nancy».
VIDEO. Hénart et Klein présentent leurs listes
L'ére ROSSINOT à trop vécu