19/04/2014 12:01 |
Le bébé de 4 mois et demi, Mia, enlevé jeudi soir à Nancy (Meurthe-et-Moselle) a été retrouvé en bonne santé vingt-quatre heures après l’enlèvement vraisemblablement organisé par son père et sa mère. Le Procureur de la République a fait le point.
Mia, la fillette de 4 mois et demi enlevée par sa mère à Nancy, a été retrouvée saine et sauve à Phalsbourg (Moselle) et l'alerte enlèvement a été levée peu avant 2 h, ce samedi. C'est ce qu'a annoncé dans un communiqué la Direction centrale de la police judiciaire tôt ce matin ce samedi.
Ce vendredi, la Justice avait déclenché une alerte enlèvement après la disparition de ce bébé enlevé jeudi soir par sa mère, déficiente mentale, qui n'avait pas sa garde, dans un centre maternel de Nancy où elles résidaient toutes les deux.
Le Procureur de la République de Nancy, a fait savoir que la mère suspectée de l’enlèvement, le père, le bébé enlevé ainsi qu’un autre enfant du couple ont été interpellés vers 1H15 dans la nuit de vendredi à samedi alors qu’ils étaient en voiture. Mia, 4 mois et demi a été retrouvé en bonne santé malgré son état dit «fragile» par les enquêteurs.
Le véhicule qui a été intercepté à Phalsbourg (Moselle) se dirigeait vers Nancy selon les premiers éléments de l’enquête. D’après la Police Judiciaire (PJ), l’interpellation s’est déroulée sans opposition du couple. Les enfants ont été pris en charge tandis que le couple a été placé en garde-à-vue dans les locaux de la gendarmerie de Phalsbourg dans la nuit. La ville est située dans le sud-est de la Moselle à une centaine de kilomètres du lieu d’enlèvement et à quelques minutes de la frontière avec l’Allemagne.
Le bébé a été retrouvé à une centaine de kilomètres de Nancy à Phalsbourg (Moselle). Carte : BFMTV
Le Parquet a fait savoir, lors d’une conférence de presse tenue à 11H, que l’enfant était en bonne santé et n’a pas été blessé lors de cette folle course réalisée par le couple de Nancy, au Luxembourg et terminée en Moselle. La gendarmerie de Moselle a procédé à l’interpellation du couple en lien avec les enquêteurs nancéiens. L’interpellation s’est déroulée dans le calme vers 1H15 cette nuit alors que le couple circulait en voiture à Phalsbourg. L’arrestation s’est déroulée à un rond-point de la ville alors que les gendarmes procédaient à un barrage routier.
Le couple caché dans un camping au Luxembourg
Une information judiciaire sera ouverte «probablement demain» par le Procureur de la République de Nancy, Thomas Pison, pour «enlèvement». Selon le Parquet, les deux parents risquent jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle a-t-il précisé à la presse. Par ailleurs, le couple n’a pas encore été entendu après son transfert vers les locaux du commissariat de Nancy dans la matinée de samedi. Pour les enquêteurs, les responsabilités sont partagées mais à ce stade des auditions qui «commencent à peine» on ignore les motivations et les responsabilités de la mère ou du père dans cette fuite vers l’étranger.
Le couple, accompagné de l’un de leurs fils âgé de 15 ans sont partis de Nancy dans la nuit de jeudi à vendredi. Ils auraient pris la direction du Luxembourg où ils se seraient refugiés dans un camping. Selon plusieurs médias, la famille se trouvait vendredi soir dans le camping Simmerschmelz, à Septfontaines au Luxembourg. Dans la nuit de vendredi à samedi, le procureur de Nancy n'a pas confirmé l'information, pour préserver l'enquête. La police grand-ducale était quant à elle en train de fouiller le camping près de la frontière belge, vers 1h du matin.
Thomas Pison, Procureur de Nancy, a confirmé l’information donnée par plusieurs médias dont la chaîne d’information I>Télé. Le couple, le bébé ainsi que l’autre enfant âgé de 15 ans se trouvaient bien dans un camping au Luxembourg, mais «la diffusion de ces informations a eu des répercutions mauvaises sur l’enquête» a regretté le magistrat. En effet, selon lui la diffusion de leur présence au Luxembourg a permis au couple de s’enfuir du camping. «Ils ont vu l’alerte enlèvement et l’information comme quoi ils étaient recherchés au Luxembourg, leur permettant de fuir» a-t-il regretté.
Le Procureur a toutefois salué la réactivité des services judiciaires et policiers luxembourgeois. «L’intervention policière n’a pas réussi mais les circonstances n’étaient pas réunies» a-t-il assuré face aux médias qu’il a remercié pour la mobilisation. «Le dispositif de l’Alerte Enlèvement a été très important dans les investigations» s’est félicité le Procureur. L’alerte enlèvement a permis à des Français présents au Luxembourg d’apercevoir le couple mettre de l’essence dans sa voiture à une station-service du Grand-Duché.
Le père a un lourd casier judiciaire
Le père de l’enfant enlevé est connu des services de police et de la justice. Une vingtaine de condamnations sont inscrites à son casier judiciaire pour des faits de vols, de violences, de délits routiers et d’affaires de stupéfiants. Originaire de Metz (Moselle) et âgé de 30 ans, il pourrait être également déficient mental comme la mère, mais «des expertises psychiatriques permettront de déterminer son état mental» a précisé M. Pison. Il a été placé en garde-à-vue. Le papa est venu en voiture chercher la mère et le bébé vers 23H devant le centre maternel jeudi soir.
La mère quant à elle est mentalement déficiente. Agée de 36 ans et originaire du nord de la Meurthe-et-Moselle, elle pourrait être sous l’emprise de son compagnon mais cette piste «reste à confirmer» selon les enquêteurs.
Le couple qui est suspecté d’avoir enlevé l’enfant était aussi accompagné de son fils, mineur, âgé de 15 ans. L’adolescent confié à un proche avait fugué durant le mois de mars et a finalement rejoint son père qui n’avait pas juridiquement sa garde.
Le centre maternel géré par le Conseil général de Meurthe-et-Moselle est situé au centre-ville de Nancy à quelques mètres de la maternité régionale où un bébé avait déjà été enlevé en 2012. Photo : GOOGLE STREET VIEW
Le bébé âgé de 4 mois et demi, Mia, a été replacé dans le centre maternel de Nancy géré par le Conseil général de Meurthe-et-Moselle où s’est joué l’enlèvement. Il était en bonne santé et devra être soumis à des examens médicaux.
«Ils avaient clairement conscience de leurs actes et qu’ils avaient des difficultés. Ils ont vu l’alerte enlèvement via la télévision et ont eu l’information des investigations menées près du camping au Luxembourg où ils étaient cachés dans la soirée et la nuit de vendredi à samedi» a conclut le Procureur de la République de Nancy.
Les auditions et l’enquête vont se poursuivre ce samedi et ce week-end. Une mise en examen du couple devrait être prononcée ces prochaines heures.