La réforme des rythmes scolaires appliquée malgré la colère du maire
La ville de Nancy (Meurthe-et-Moselle) a bien appliqué la réforme des rythmes scolaires malgré la colère de son maire (UDI) qui dénonce une «demi-réforme coûteuse et contre-productive». Sa mise en place va coûter chaque année plus de 800 000 euros à la municipalité.
Pas de couac à Nancy, trois jours après la rentrée scolaire 2014. D’ailleurs, le maire (UDI) Laurent Hénart a multiplié les déplacements dans les écoles maternelles et primaires de la ville «pour écouter les enseignants et les parents» et s’assurer de l’enthousiasme des enfants de retrouver les bancs de l’école. Comme sa collègue UMP de Thionville, le maire de Nancy applique cette nouvelle réforme à contrecœur. 9 000 enfants âgés de 3 à 12 ans ont fait leur rentrée mardi avec un nouvel agenda à la clé.
Désormais les enfants ont école le mercredi matin. Le mercredi, la matinée d’école se termine à 11h45. La Ville de Nancy propose un temps d’accueil gratuit jusqu’à 12h30 pour permettre aux familles de venir chercher leurs enfants. Pour ceux qui ont besoin d’une solution d’accueil pour toute la journée, une continuité de prise en charge est proposée. Chaque jour, l’accueil gratuit du matin organisé dès 7h30 est maintenu afin de faciliter la conciliation de la vie familiale et professionnelle des parents.
Après un temps d’accueil et prise en charge des élèves par les enseignants (8h35-8h45), la matinée de classe débute à 8h45 avec les enseignements. Elle prend fin à 12h. La durée de la pause méridienne sera maintenue à 2 heures pour permettre aux enfants de déjeuner «de manière apaisée, autour d’un repas de qualité et d’animations adaptées à ce temps de pause» selon la ville de Nancy. Après un temps d’accueil et de prise en charge des élèves par l’Education Nationale (13h50 - 14h), l’après-midi de classe se déroulera de 14h à 16h. Après 16h les enfants peuvent : rejoindre le périscolaire jusqu’à 18h30 pour profiter d’activités ludiques, accéder dès 16h30 à la culture, au sport et à l’écocitoyenneté ou quitter l’école.
Cette réforme est un "caprice" du gouvernement
Le maire de Nancy dans son bureau de l'hôtel de ville lors d'une interview avec "LOR'Actu". PHOTO : ELODIE MELCHIOR/ LOR'Actu.fr
Laurent Hénart, maire de Nancy et président du Parti Radical (rattaché à l’UDI) déplore que «les collectivités vont devoir supporter le poids économique d’une décision qu’elles subissent. L’Etat laisse le soin aux collectivités d’assumer ses charges nouvelles, tout en annonçant parallèlement des baisses massives de dotations à ces dernières» déplore le maire, dans un communiqué. Selon lui, cette réforme coûte 836 000 euros chaque année à la ville, soit 2 points d’impôts locaux supplémentaires. «Mais nous nous sommes engagés à une stabilité fiscale à Nancy» rappelle le maire.
Pour lui, «cette réforme déstructure complètement le rythme de chaque famille, obligeant les parents à jongler, ou, à recourir à des moyens des aides pour gérer la sortie de classe des enfants. Cela accentue la précarité de certains emplois et pourrait forcer les femmes à préférer un contrat de travail à temps partiel pour assumer le changement de rythme, bref l’inverse de l’objectif de parité hommes femmes tant affiché par la Ministre Najat Belkacem dans ses précédentes fonctions» assure le maire de Nancy.
«Cette réforme n’est rien d’autre qu’un caprice du gouvernement, qui comme un enfant, n’en a pas mesuré les conséquences, tant financières qu’humaines» tacle-t-il, rappelant toutefois que l’Etat accorde une aide de 50 euros par enfant la première année pour aider à l’application de cette réforme. «Mais que la première année» se désole-t-on dans la majorité UMP-UDI-Modem.
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