A Thionville, 300 caravanes s’imposent de force sur un terrain

Société

Les gens du voyage se sont installés sur un terrain agricole d'un petit village rattaché à la commune de Thionville (Moselle). PHOTO : Daniel Oestreicher/ FACEBOOK

L’épineux sujet des gens du voyage a de nouveau piqué au vif les élus ce dimanche en Moselle. Alors que le rassemblement «Vie et Lumière» où plusieurs milliers de gens du voyage évangéliques se sont rassemblés pendant une semaine s’est terminé, des milliers de caravanes ont dû quitter le site sous bonne escorte. Un convoi de caravanes qui aurait dû se rendre sur un site en Meurthe-et-Moselle a finalement décidé – sans l’autorisation de la police- de se rendre à Thionville sur un terrain à Garche.

La députée-maire (Les Républicains) de Thionville Anne Grommerch s’est offusquée de cette installation forcée dans un village de 1 200 habitants rattaché officiellement à sa commune. Les caravanes se sont installées sur le terrain privé d’un agriculteur tandis qu’aucune aire d’accueil officielle n’a pu être trouvée dans le département assure la Préfecture de Moselle, précisant que les élus locaux ne respectent pas les réglementations en vigueur. La préfecture de Moselle, qui a fourni l'autorisation d'occupation de l'ancienne base de Grostenquin (où s’est déroulé le rassemblement Vie et Lumière, NDLR), a rappelé de son côté, qu'en 2015, "le département de la Moselle ne compte que 16 aires d'accueil contre les 24 prescrites".

Une solution a finalement été trouvée par l’agriculteur qui a décidé de prêter un autre terrain situé dans les environs, à Koekng, un autre petit village rattaché à la commune de Thionville. L’installation de gens du voyage avait déjà provoqué la polémique dans l’agglomération de Metz notamment à Marly.  

L’agacement de nombreux élus locaux

L'afflux de caravanes dans le secteur suscite l'agacement de certains élus locaux, dont s'est fait l'écho le sénateur François Grosdidier (Les Républicains). L'élu, qui préside la fédération départementale des maires de Moselle, a notamment pointé "des situations d'envahissement de terrains", jugeant que "les élus auront été enquiquinés tout l'été, de Metz à Sarreguemines", en raison du rassemblement Vie et Lumière. 

Selon Anne Grommerch (LR) «face à cette arrivée massive, je me suis rendue sur place et ai refusé leur installation. La ville et l'agriculteur propriétaire du terrain ont dû, du fait du laxisme de l'Etat, trouver un compromis sur une installation à Koeking» a-t-elle dénoncé dans une publication Facebook lundi soir. 

«Des conditions ont alors été posées et je me tiens personnellement au courant de leur respect. Le départ est acté pour le 14 septembre et la police municipale se rend sur place chaque jour» prévient la députée-maire «Je regrette que l'Etat n'apporte aucune solution à l'installation des gens du voyage et laisse les collectivités et les propriétaires privés se charger du problème» écrit-t-elle, agacée. S'agissant de Volkrange, «je n'ai absolument pas donné mon accord pour l'installation de 40 caravanes contrairement à ce que relatait la presse. Avec mes services, nous suivons également de près ce campement» conclue Mme Grommerch.