Parents accusés à tort de maltraitance: la fillette reste placée, mais à leur domicile
Une petite fille de 3 ans, dont les parents accusés à tort de maltraitance et en avaient perdu la garde avant d'être relaxés en juin, sera maintenue sous placement mais au domicile de ses parents, a décidé jeudi un juge des enfants du tribunal d'Epinal.
Cette décision permettra la mise en place de contrôles quotidiens des services de protection de l'enfance. "Il y a une volonté d'apaisement, mais les éléments qui avaient justifié le placement, des éléments d'inquiétude, n'ont pas été entièrement levés", a expliqué le procureur d'Epinal, Etienne Manteaux, lors d'une conférence de presse.
"La décision maintient donc la placement de la fillette aux services départementaux des Vosges, mais au domicile des parents, avec une intervention extrêmement lourde des services, quotidienne", a détaillé le procureur.
L'enfant avait été retiré au couple en 2012, à la suite d'un signalement de médecins du CHU de Nancy, qui avaient constaté des gonflements sur le corps du bébé et avaient soupçonné des mauvais traitements.
Le père de famille déjà condamné pour violences conjugales
Mais une contre-expertise médicale a démontré que la petite fille souffrait, comme sa mère et son frère de deux ans et demi, d'angioedème héréditaire, et que cette maladie génétique rare était à l'origine des marques sur son corps. Le 22 juin dernier, le couple a été relaxé par le tribunal correctionnel de Nancy, grâce au rapport d'une pédiatre de Grenoble, appartenant au centre de référence de cette maladie rare (le Creak).
Les parents avaient ensuite récupéré sans autorisation leur petite fille de 3 ans et demi, qui vivait en famille d'accueil, lors d'une visite organisée il y a deux semaines dans les locaux de la Direction vosgienne des interventions sociales de Rambervillers (Dvis). "On l'a fait sur un coup de tête", avait expliqué le père. "L'assistante sociale était surprise et s'y est opposée, mais il n'y a eu aucune altercation", a-t-il ajouté.
Le parquet d'Epinal, qui avait requis la solution du maintien du placement mais au domicile des parents, avait fait valoir que le père avait été condamné pour des violences conjugales, en soulignant un "contexte d'impulsivité". Il a en revanche renoncé à poursuivre les parents pour l'"enlèvement" de leur fille.
L'angioedème héréditaire touche environ 1.000 personnes en France, selon le site internet du ministère de la Santé. Cette maladie "se manifeste par des oedèmes récurrents pouvant siéger aux extrémités, au tronc, au visage". Des oedèmes à la gorge peuvent apparaître, entraînant un risque d'asphyxie.
(Avec AFP)
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