Cattenom: une action en justice des pays frontaliers envisagée contre la France
Des pays frontaliers, la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne pourraient conduire une action en justice contre la France à propos de la centrale de Cattenom (Moselle) située non loin des trois frontières. Un rapport allemand pointe du doigt l’équipement qui ne serait pas aux normes.
"Une action envisageable d’autant que les Allemands ont eu le soutien des Luxembourgeois", a-t-elle ajouté, précisant que "ce rapport a sensibilisé les Luxembourgeois, qui veulent absolument que la France arrêtent ses centrales" a assuré sur France Info ce jeudi, la députée Europe Ecologie Les Verts (EELV) Michèle Rivasi à propos d’une possible action judiciaire conjointe de plusieurs pays frontaliers à propos de la centrale nucléaire de Cattenom, l’une des plus importantes de France, située en Moselle.
La ville et le canton de Genève (Suisse) ont porté plainte contre X mercredi concernant la centrale nucléaire française du Bugey (Ain), elle aussi relativement proche de la frontière (environ 70 kilomètres) et considérée comme vétuste, pour "mise en danger d'autrui et pollution des eaux."
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EDF entend maintenir la centrale nucléaire de Cattenom jusqu’en 2046
Cette possible action en justice fait suite à la publication dans la presse allemande d’un rapport présenté au Parlement par les Verts. Ces 70 pages sont accablantes pour la centrale d’EDF, assurant qu’elle n’est pas aux normes. «Des exigences de sécurité des années 70», «fermeture immédiate» ou rehaussement des normes après la catastrophe de Fukushima en 2011 «insuffisant»… le rapport ne fait aucun cadeau. Si les normes allemandes étaient appliquées à Cattenom, la centrale devrait immédiatement être fermée.
- Durée de vie plus longue pour Cattenom -
La liste des manquements est longue. Il n'y a pas de protection contre un éventuel crash d'avion, la protection contre les tremblements de terre est insuffisante et il manque des mesures de protection contre les inondations. Le pire des problèmes, selon le rapport, est qu'en cas d'une fusion du cœur du réacteur, la situation serait complètement ingérable. Les opérateurs ne pourraient pas faire baisser la pression dans le circuit primaire en toute sécurité à cause de l’âge des installations.
La centrale de Cattenom n’a pas répondu à ce rapport mais avait assuré quelques jours plus tôt lors d’une conférence de presse qu’elle comptait engager près de 200 millions d’euros, soit plus du double, d’investissements pour la mise aux normes et à la sécurité en 2016. La direction du site avait aussi confirmé le prolongement de la durée de vie de Cattenom au moins jusqu’en 2046.
La ministre de l’Environnement et de l’Energie Ségolène Royal a récemment validé le principe d’étendre de 10 ans la durée de vie des centrales nucléaires françaises provoquant l’indignation des écologistes et des militants anti-nucléaires.
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