Hayange: un adjoint FN jugé pour l’agression d’une adolescente
Le parquet de Thionville a demandé la condamnation à de la prison avec sursis contre un adjoint FN d’Hayange (Moselle) accusé d’avoir violenté une adolescente lors d’une cérémonie. Une affaire qui agite une nouvelle fois une commune profondément divisée depuis la victoire frontiste en 2014.
Un adjoint au maire FN d’Hayange est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Thionville pour des violences contre une adolescente de 16 ans. La jeune femme a porté plainte contre l’élu de la majorité du maire Fabien Engelmann pour des violences présumées lors d’une cérémonie d’hommage le 19 mars dernier.
L’incident avait émaillé les commémorations officielles du 19 mars 1962 où des anciens combattants ont voulu empêcher cet élu FN de lire un texte du maire Fabien Engelmann qui dénonçait "la mascarade" du 19 mars. Le face à face particulièrement tendu s'était produit vers 10H30 lors de l'hommage rendu devant le monument aux morts de Marspich, un quartier de Hayange.
Le président de la Fédération nationale des Anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (Fnaca), Jean Paolini accusait l'élu FN d'avoir "lu le discours Front national". "Des personnes ont voulu l'en empêcher et se sont révoltées, car elles ne voulaient pas entendre ce qu'il disait", avait expliqué M. Paolini, témoin de la scène. "Les gens se sont énervés, il y a eu une bousculade", a rapporté le président de la Fnaca. Une trentaine de personnes, parmi lesquelles des épouses d'anciens combattants et des jeunes avaient pris part aux commémorations du 19 mars à Hayange, à l'appel de la Fnaca. Elles avaient défilé dans les rues de Marspich qui comporte une "place du 19 mars 1962".
- L'élu plaide la légitime défense -
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A l'instar d'une partie de la classe politique dont l'extrême droite, de certaines associations d'anciens combattants et de pieds noirs, le maire de Hayange Fabien Engelmann conteste la date du 19 mars 1962 qui marque le cessez-le-feu décrété au lendemain des accords d'Evian. Le maire FN ne reconnaît que la date du 5 décembre 1962 qui, affirme-t-il, marque le "véritable cessez-le-feu". "Mon adjoint a lu un discours officiel et à la fin, il a lu un discours plus personnel" avait-il expliqué à l’AFP.
Mercredi 2 novembre, devant le tribunal correctionnel de Thionville, l’adolescente de 16 ans qui accuse Francis Langlois, adjoint aux travaux, a expliqué que l’adjoint lui a porté un coup et l’a repoussé par la gorge lorsqu’elle tentait de lui arracher son discours des mains.
L’avocat de l’adjoint au maire a plaidé la relaxe de son client absent de l’audience, assurant qu’il s’est défendu face à une attaque surprise de cette adolescente. Le parquet a requis trois mois de prison avec sursis estimant que la réponse de l’adjoint est disproportionnée face à l’adolescente. Le tribunal tranchera le 7 décembre prochain.
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