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27/11/2012
Thionville, France /
Politique
La Rédaction

Le président de la République François Hollande sait qu’il va être jugé sur le sort de Florange. Eviter un second Gandrange comme son ex-adversaire Nicolas Sarkozy, voilà l’objectif du président socialiste qui était venu à Florange faire des promesses.

 

C’était le 24 février dernier en plein tourbillon médiatique et politique. François Hollande se rend à Florange alors que Nicolas Sarkozy se fait attendre. A la tribune, sur un camion de la CFDT, le candidat socialiste déjà favori des sondages s’engage face aux métallos d’ArcelorMittal en colère. Depuis des semaines, nuit et jour le combat fait rage.  

 

« Je suis conscient de la crainte, l’angoisse qui est la vôtre. Je sais ce que vous espérez c’est-à-dire que les hauts fourneaux puissent rouvrir et que vous fassiez en sorte que vous ayez une industrie sidérurgique moderne. Mon premier engagement c’est que nous défendions notre filière d’excellence, la filière sidérurgique et ici je sais que se fabrique le meilleur acier d’Europe. Allemand et autres achètent ici leur acier. C’est tout l’enjeu de la réouverture. Je suis venu vous dire ici que si Mittal ne veut plus de vous, ce qui serait un grand tort de sa part. Ce groupe n’est qu’animé par des intérêts financiers et pas industriels alors qu’il avait dit lors de sa reprise d’Arcelor qu’il venait comme industriel (…) et qu’il se comporte comme un financier. Je viens ici en tant que député et je m’étais déjà engagé à Gandrange… nous devons déposer une loi. Quand une grande firme ne veut plus d’une unité de production et ne veut pas la céder nous en ferions obligation pour que les repreneurs puissent donner une activité supplémentaire » avait assuré François Hollande. En effet, le candidat avait promis une loi pour faire plier les industriels qui ferment leurs sites ne voulant pas les céder. Jamais le terme de « nationalisation » ou « prise de contrôle de l’Etat » n’avait été évoqué pendant la campagne.  

 

La nationalisation partielle a déjà marché

 

Ces derniers jours, le ton est monté du côté d’Arnaud Montebourg. Les pressions se sont multipliées. D’abord en assurant que le problème de Florange, ce ne sont pas les hauts-fourneaux mais Mittal puis le coup de grâce « la France ne veut plus de Mittal » n’aurait pas réjouit Hollande selon son entourage. Sur ordre du Président de la République, Montebourg a préféré préciser ses propos en assurant qu’il ne visait pas la présence industrielle du géant de l’acier en France et ses 22 000 salariés. Par ailleurs, Laurence Parisot et Arnaud Montebourg se sont parlé au téléphone. La présidente du Medef aurait demandé au ministre de calmer ses propos envers Mittal.

 

Sur impulsion de Montebourg, François Hollande devrait répéter face à Monsieur Mittal les menaces de nationalisation temporaire de Florange s’il ne lâche pas tout le site comme le demande le gouvernement. Vers 18h à l’Elysée, le P-DG du groupe rencontrera pour la seconde fois le chef de l’Etat. « Extrêmement choquée » par les propos vifs d’Arnaud Montebourg, la famille Mittal représentée ce soir par Lakshmi Mittal ne devrait pas lâcher et utiliser de nouveau la menace de l’emploi. Si Mittal vent l’intégralité de Florange, les autres sites ArcelorMittal de France pourraient être en « péril » assure-t-il. Plus de 20 000 personnes travaillent pour le numéro un mondial de l’acier.

 

Florange a résolument un rôle de symbole pour l’avenir industriel de la France. Le site qui a vu tous les candidats à l’élection présidentielle passer, bon nombre de ministres et de personnalités veut maintenant voir l’avenir. La nationalisation temporaire aux côté d’un opérateur industriel privé semble la dernière solution face à un dialogue de sourd avec Mittal. Les hauts-fourneaux de Florange pourraient s’appuyer sur l’exemple d'Alstom en grande difficultés qui, en 2003/2004, sera recapitalisé par l'Etat à hauteur de 300 millions d'euros. A l'époque, le ministre de l'Economie et des Finances s'appelle Nicolas Sarkozy. Depuis l’entreprise a redressé la barre…. 

Commentaires
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Le 27/11/2012 16:37
par Urgo
Il faut comparer ce qui est comparable !
Arcelor-Mittal, contrairement à l'exemple d'Alstom, n'est pas en difficulté financière. La filière à froid est rentable même si, elle fonctionne avec des brames en provenance de Dunkerque. Il n'y a pas péril en la demeure !
Cette histoire de hauts-fourneaux n'est pas un enjeu industriel, mais politique !
De l'avis de nombreux économistes, dans le contexte actuel de surcapacité de production, ces hauts-fourneaux ne sont plus rentables. Quel repreneur en voudrait ?
C'est tout le site ou...rien ! Alors pour éviter le fiasco politique, on met l'épée dans les reins de Mittal en le forçant à céder l'autre partie rentable. Situation on ne peut plus...ubuesque !
Situation inédite et dangereuse qui risque de déstabiliser l'unité du groupe.

 

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