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17/01/2011
Thionville /
Politique
Nicolas Z.

Jean Pierre La Vaullée, maire de Guénange (PS) depuis 1997, nous accorde un entretien exclusif pour réaliser le bilan de sa politique résolument tournée vers le social. D’ailleurs, cet ancien sidérurgiste s’assume comme étant un « socialiste intégral ».  INTERVIEW

 

LORACTU.fr : Les maires de gauches attaqués par le ministre de l’industrie Christian Estrosi sur les questions de sécurité en les menaçant de « les noter » d’après leurs résultats, votre avis ?

 

J.P.L.V : Il s’agit d’une politique spectacle orchestrée depuis des années par Nicolas Sarkozy et son gouvernement. Je tiens à rappeler que la sécurité est à la charge de l’Etat et non des villes. Le gouvernement ne cesse de réduire les effectifs de police et de gendarmerie, comment voulez-vous que les maires de gauche ou de droite d’ailleurs, améliorent les questions de sécurité ? Qu’on arrête de mettre la faute sur les autres.

 

Et la déchéance de nationalité promise aux personnes d’origine étrangère délinquantes ?

 

Ce sont des mots qui flattent l’égoïsme des gens. Il y a bien sûr des problèmes qui existent et qu’on ne peut pas ignorer. Mais promettre la déchéance de la nationalité aux personnes d’origine étrangère qui portent atteinte aux policiers et aux gendarmes par exemple, c’est complétement fou. C’est totalement inapplicable.

 

Les médias se battent pour savoir qui se présentera à l’élection présidentielle de 2012 qui approche, quel est le candidat ou la candidate idéal(e) pour le PS ?  

 

Je n’ai pas de candidat préféré pour cette élection. Vous savez, je suis un élu de terrain, proche des habitants de la ville de Guénange très loin de toute cette politique people et spectacle… De plus je ne suis ni « royaliste », « mitterrandiste », « strauskanien » ou autre. Je suis un socialiste intégral qui défend des idées pour les autres.    

 

Polémique Boutin, Estrosi et ses deux apparts, le jet privé de Joyandet et j’en passe… le train de vie de l’Etat et de ses ministres fait grincer des dents aussi bien à gauche que chez les français, combien gagne le maire de Guénange ? 

 

Tout d’abord, il est vrai que le train de vie de ces ministres est assez hallucinant. Il faut savoir qu’en tant que maire je ne gagne pas des sommes folles. 1 600/1700 euros par mois. Mais je dois avouer que lorsque je vois mon salaire comparé au « train de vie » des gens qui n’ont pas beaucoup d’argent au quotidien et qui doivent aller au resto du cœur, ça me fait mal. Par contre, il est important pour moi d’être très proche des réalités de la vie comme mes administrés. Vous savez je connais le prix de la baguette de pain et je pousse mon caddie…

 

« Guénange crée de l’emploi »

 

L’emploi est en crise depuis des années en région, même si les derniers chiffres sont plutôt encourageants. Guénange a-t-il apporté sa pierre à l’édifice dans la création d’emploi ?

 

Bien sûr. La zone d’activités Bellevue, située à l’entrée de la ville est un moteur pour Guénange. Il y a 20 ans il n’y avait rien sur ces terrains. La maitrise foncière a été un succès. Nous avons viabilisé ces terrains pour ensuite les revendre à des entreprises privées. Et ils ont tous été vendus. Actuellement des sociétés s’installent…  Et c’est ni plus ni moins 400 emplois de crées sur cette zone commerciale et d’activités…        

 

Quel est le taux de chômage à Guénange ?

 

Sur les 7 000 habitants nous avons environ 370 demandeurs d’emplois déclarés. D’ailleurs regardez voici la liste complète de ces demandeurs d’emplois qui est sur mon bureau ! Je la consulte régulièrement et je me tiens au courant de la situation des chercheurs d’emplois guénangeois. 

 

Vous faites donc beaucoup de social ?  

 

C’est aussi le rôle du maire. Etre présent aux côtés des habitants dans des situations difficiles. Il est important d’investir pour l’avenir. En plus de développer la création d’emplois, j’essaye d’instaurer à Guénange une aide sociale. Il y a des séances d’accueil au Centre Social de la ville pour les demandeurs d’emploi, ils peuvent apprendre à composer un CV, échanger leurs bons plans, surfer sur Internet…

 

« De nouveaux chantiers »

 

La nouvelle gendarmerie sera-t-elle opérationnelle cette année ?

C’est une fausse polémique ! La nouvelle gendarmerie de Guénange a bien eu du retard, c’est vrai. Mais elle sera opérationnelle dès la rentrée de septembre de cette année. La déménagement a d’ailleurs déjà commencé. L’entreprise de gros œuvre a mis la clef sous la porte, on a donc dû prendre une autre entreprise ce qui a engendré un retard.

 

Ces retards ont-ils engendré une surfacturation sur le budget total ? Et pour le contribuable ? 

 

Oui vous avez raison, il y a bien eu une surfacturation sur le budget total de la gendarmerie…

 

Le centre de la ville est composé de grandes barres d’immeubles principalement détenues par le Groupe Batigère, une destruction pour le remplacement par de nouveaux logements est-elle à l’ordre du jour ?

 

Non pas pour le moment. Il faut savoir que nous effectuons actuellement une grande réflexion avec le groupe Batigère sur l’aménagement du quartier République ou autrement appelé quartier SAMEC. Nous souhaitons donner à ce quartier un nouveau visage, plus « privatif ». Notamment au niveau des espaces verts et des stationnements…

 

Pourtant ces immeubles sont relativement vieux ?

 

Nous sommes en train d’effectuer également des réflexions sur l’isolation des bâtiments, ou sur l’installation des paraboles sur les toits et non sur les balcons/fenêtres. Mais il faut savoir que ces appartements sont de bonnes compositions et pas très chers pour une population à faibles revenus.

 

Et le cœur de ville ? Que va devenir la zone de l’ancien supermarché Match et l’ancien CFP (Centre de Formation Professionnelle) maintenant fermé ?

 

Sur les terrains de l’ancien supermarché Match, l’opération immobilière sera confiée au groupe Batigère pour de nouveaux logements locatifs mais aussi de l’accès à la propriété. Ensuite à la place de l’ancien CFP qui sera démoli, nous allons urbaniser ces terrains. Des logements  seront construits. Et le cœur de ce nouveau quartier sera un « micro-village » pour personnes âgées.

 

Il y a d’ailleurs eu de nombreuses dégradations dans cet ancien centre ?

 

Vous savez, dès que vous avez un bâtiment abandonné on le « squatte »… mais il sera très vite détruit.

 

Un nouveau Centre Equestre à Guénange, pourquoi ?

 

Il s’agit d’une nouvelle installation sportive pour les guénangeois et habitants des communes voisines. La présidente de l’association chargée de l’installation de ce nouveau centre a été refoulée dans toutes les autres communes. Il y aura d’ailleurs un partenariat avec le collège de Guénange. On pourra donc diversifier nos installations sportives.

 

« Sarkozy a compliqué la situation en banlieue »

 

Guénange est tout aussi réputée pour des questions de sécurité, on se souvient dernièrement de l’intervention musclée du GIGN et on ne peut pas fermer les yeux sur les affaires de drogue qui agitent la commune. Vous sentez que la ville vit un moment difficile au niveau de la sécurité ?

 

Dans les rues de Guénange je ne me sens pas en danger. Après il y a des réalités qu’on ne peut pas cacher comme les affaires de drogue ou d’armes à feu qui circulent… mais comme je vous l’ai dit le gouvernement réduit les effectifs de police/gendarmerie alors que la situation peut parfois être compliquée face aux délinquants.

 

Sarkozy y est-il pour quelque chose ?

 

On constate que la situation s’est bien détériorée depuis que Nicolas Sarkozy a prononcé le mot ravageur de « karcher » en parlant des banlieues. (ndlr. Il était alors Ministre de L’Intérieur en 2005). Sarkozy a donc bien compliqué la situation !

 

Enfin, votre mandat s’arrête en 2014, vous vous représenterez ?

 

Seul Dieu le sait !  (rires)

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