73% des habitants d’Hayange satisfaits par le maire FN
Un an après la victoire du Front national dans 10 villes de France dont Hayange (Moselle), un sondage montre qu’une majorité d’habitants sont satisfaits de l’action de leur maire. Parfois plus que dans des villes gérées par des maires de gauche ou de droite.
La victoire de la liste frontiste en mars dernier, un an après les municipales de 2014, apparait principalement liée au bilan de l’équipe municipale sortante (50%) ou à la situation économique préoccupante de sa commune (34%) et plus nationalement à l’envie de sanctionner François Hollande (35%), selon un sondage Ifop pour I>Télé, Sud Radio et Paris Match publié ce jeudi.
Des victoires FN motivées par la sanction contre Hollande
Selon ce sondage, le programme présenté par les candidats frontistes (21%) ou la personnalité de la tête de liste FN (12%) émergent plus faiblement pour justifier de la victoire du FN dans ces 10 villes (Beaucaire, Béziers, Cogolin, Fréjus, Hayange, Hénin-Beaumont, Le Luc, Le Pontet, Mantes-la-Ville et Villers-Cotterêts). Tout se passe comme si le rejet du personnel politique à travers sa mauvaise gestion de la commune avait davantage favorisé le basculement de celle-ci au Front National qu'une réelle «envie» de voir le FN administrer sa ville.
Le phénomène d’installation et de banalisation du FN dans une part croissante de l’opinion est démontré une nouvelle fois dans ce sondage. Cette banalisation est attestée par le sentiment d’indifférence éprouvé aujourd’hui par une majorité relative des personnes interrogées (42%) à l’égard du fait de vivre dans une commune dirigée par un maire frontiste. Face à ce bloc d’indifférents que l’on retrouve même à un niveau non négligeable chez les sympathisants de gauche (37% contre 56% à l’UMP), se font face un tiers d’habitant éprouvant des sentiments positifs (sympathie ou enthousiasme) et un quart se tenant sur une posture de rejet (colère, peur ou hostilité) à l’égard de leur ville passée au FN.
6 électeurs sur 10 remarquent que l’image de leur ville a changé
A ce titre, n’émerge pas de regret parmi les 32% d’habitants ayant voté pour le Front National : 95% ne regrettent pas leur vote, dont 80% pas du tout. Cette majorité de personnes (indifférentes ou en soutien) qui s’inscrivent sans doute dans une logique de dédramatisation face à l’arrivée d’une équipe municipale frontiste n’empêche toutefois pas une sensibilité forte à l'image de sa ville à l’extérieur. Ainsi, 61% estiment que l’image de leur commune a profondément changé, tandis que près d’une personne sur deux (48%), notamment les sympathisants de gauche (57% contre 46% à droite et 38% au FN) considèrent que leur ville a mauvaise réputation, la tentation étant patente d’en rendre responsable des médias qui, pour une courte majorité, parlent à la fois trop (53%) et mal (52%) de leur ville passée sous pavillon frontiste.
Pour autant, un an après les élections municipales, se dessine globalement un sentiment de satisfaction majoritaire chez ces habitants à l'égard de la gestion municipale de leur ville. En effet, 74% d’entre eux se déclarent satisfaits du travail accompli par leur Maire et son équipe sur l’ensemble de leur ville, un score même un peu supérieur à la moyenne constatée auprès de l’ensemble des habitants des communes de 10.000 à 100.000 habitants (66%). Dans le détail, cette satisfaction est massive parmi les sympathisants du FN (94%), largement majoritaire chez les proches de l’UMP (79%) et touche près d’un sympathisant socialiste sur deux (49%).
Des maires FN ayant "de l’autorité" et du "dynamisme"
Par ailleurs, on observe que les jugements les plus positifs à l’égard de l’action municipale se cristallisent sur le triptyque sécurité - propreté - lutte contre les incivilités, dimensions d’ailleurs reconnues comme des enjeux sur lesquels les municipalités FN ont le plus tenu leurs engagements. On relève aussi des jugements majoritairement favorables sur le soutien au développement économique local, au commerce de proximité ou encore à la démocratie locale.
A l’inverse, l’évaluation de l’action municipale est moins favorable, voire en-deçà de ce que l’on constate dans les autres villes, pour la vie associative, l’aménagement du centre-ville ou l’offre culturelle, à savoir des domaines pour lesquelles l’action des municipalités frontistes a à plusieurs reprises fait l’objet de polémiques. 4. La cote de satisfaction des premiers édiles Front National s’établit à 73%, un score à l’étiage de la satisfaction précédemment observée à l’égard de l’action municipale mais supérieure de 10 points à la cote moyenne des autres villes. Les traits d’image le plus souvent reconnus à son Maire sont l’autorité (82%) et le dynamisme (81%).
Le procès en incompétence qui avait vite émergé dans les années 1995 à l’égard des premiers Maires frontistes ne prend pour le moment pas pour cette génération 2014. Pour autant, les habitants de ces communes ne délivrent pas un blanc-seing à leur Maire qu’une majorité considère comme sectaire (58% contre 38% sur l’ensemble des autres communes). De la même manière, le souhait de réélection du Maire s’il s’avère majoritaire (60%) est peu ou prou en ligne avec celui des autres villes (57%) alors même que la gestion municipale ne suscite que de faibles critiques. Enfin, 34% des habitants de ces communes administrées par le Front National - une part certes minoritaire mais non négligeable dans un contexte de mobilisation électorale - déclarent déjà avoir été choquées par des mesures prises par leur municipalité.
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