Loup : le gouvernement veut rendre possible son abattage
Le gouvernement a annoncé mercredi vouloir rendre possible l’abattage du loup par les éleveurs alors que l’espèce est strictement protégée. Manuel Valls et Stéphane Le Foll, dans leur paquet de 24 mesures du plan d’urgence pour l’élevage, ont également cédé aux pressions sur le dossier ultra-sensible du loup.
Parmi les 24 mesures pour résoudre la crise de l'élevage porcin et bovin, le gouvernement Valls s’est également engagé à engager une "démarche de déclassement du loup comme espèce strictement protégée". Comprenez que l’Etat voudrait que le loup ne soit plus une espèce protégée pour que les éleveurs attaqués par le prédateur puissent faire usage de leurs armes ou de leurs pièges pour s’en débarrasser. Depuis plusieurs mois, la ministre Ségolène Royal doit gérer de plus en plus de cas d’agriculteurs en colère qui perdent des dizaines d’ovins et de bovins dont le loup est soupçonné d’en être à l’origine.
La 24e et dernière mesure de ce plan prévoit en effet «l’engagement par le gouvernement d’une démarche de déclassification du loup comme espèce strictement protégée, auprès de la Convention de Berne et de l’Union européenne». Le loup fait partie des espèces de faune sauvage protégées par la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, dite convention de Berne, adoptée en 1979 et ratifiée par 44 pays et l’Union européenne.
Dans un arrêté du 30 juin 2015, déjà, le gouvernement a fixé à 36 le nombre de loups qui pourront être abattus cette année dans le cadre de la protection des troupeaux, contre 24 auparavant. La ministre de l'Écologie a par ailleurs annoncé la création d'une "brigade d'appui" pour soutenir les éleveurs confrontés aux attaques.
Le nombre de loups tués en France s'est élevé à 19 en 2014-2015, un chiffre en augmentation. En 2014, 8 560 brebis ont été déclarées mortes à cause du loup et ont donné droit à des indemnisations aux agriculteurs.
19 loups tués en 2014-2015
Le loup touche également la Lorraine, notamment les départements de la Meuse et des Vosges. La Moselle est partiellement touchée et la Meurthe-et-Moselle est pour l’instant épargnée, selon les autorités. Le département de la Meuse avait connu ses premières attaques du loup fin 2013.
Une cinquantaine d'attaques et plus de 120 victimes ont depuis été recensées, provoquant l'exaspération des éleveurs de ce département rural, a fortiori depuis que les tirs de prélèvement, d'abord autorisés par la préfecture, avaient finalement été interdits par la justice administrative. En novembre, le maire du village de Nançois-le-Grand (Meuse), où des attaques avaient eu lieu, s'était par ailleurs distingué en lançant un "avis de recherche" qui promettait 2.000 euros à celui qui capturerait le loup, selon des affiches qu'il avait placardées aux entrées de sa commune.
(Avec AFP)
0 Commentaire