Vosges : un maire refuse les migrants, un autre village leur dit oui

Société

La village de Coussey (Vosges) va accueillir une quinzaine de migrants ce mardi après le refus d'Etival-Clairefontaine. PHOTO : DR

Les deux villages sont distants d’une part et d’autre du département des Vosges. Ce mardi, c’est la petite commune de 2 600 habitants, Etival-Clairefontaine, qui devait accueillir une quinzaine de migrants en provenance de la «jungle» de Calais. Mais le maire et son conseil municipal s’y sont opposés même si l’hébergement était prévu dans un lieu privé. Le préfet du Vosges a souhaité respecter l’avis de la commune et a finalement fléché l’accueil de ces migrants dans un village distant de 100 kilomètres environ : Coussey près de Neufchâteau à l’ouest du département.

Une quinzaine de personnes qui ont accepté de quitter Calais seront hébergés dès aujourd’hui dans l’ancienne caserne de gendarmerie du village. Une association a installé des matelas lundi et du matériel de première nécessité (vaisselle, frigo, cuisine, toilettes…) pour leur vie quotidienne jusqu’au printemps prochain dans leur attente de leur validation d’un titre de séjour. Le maire (SE) de Coussey est d‘accord pour l’accueil de ces migrants contrairement à son collègue d’Etival qui a opposé un non catégorique. Toutefois, Bernard Adam dénonce le manque d’information. «On ne sait pas si ce sont des hommes, des enfants… Il faut que tout le monde puisse faire un effort de solidarité même s’il n’est pas fait d’une gaité de cœur. Il faut prendre notre part» a-t-il confié à la télévision locale Vosges Télévision qui a aussi interrogé des habitants et commerçants divisés. Certains étant pout et d’autres contre cet accueil qui fait polémique dans tous les villages concernés par ces arrivées «surprises».

Des élus municipaux de Coussey décident de démissionner

Trois élus municipaux du village vont présenter leur démission pour protester contre cette décision de l’Etat d’héberger des migrants à Coussey. Ces élus dénoncent tant le manque d’information que l’absence de consultation des élus locaux et de la population qui «n’a pas son mot à dire» sur ce sujet ultra-sensible à un mois des élections régionales où le FN part favori au premier tour. Un parti qui surfe sur le sujet et dénonce quotidiennement dans les médias et sur le terrain l’accueil de migrants dans les zones rurales.

Dans un communiqué, la tête de liste FN Florian Philippot dénonce cet accueil des migrants. «La politique de répartition des migrants (notamment ceux de la jungle de Calais), mise en place par le gouvernement sur l’ensemble du territoire, est un scandale démocratique sans précédent.  Par cette politique, non seulement le gouvernement ne résout rien sur le fond à la crise migratoire qui accable la France, mais il méprise également les habitants de nos campagnes qui refusent à juste titre, comme l'immense majorité des Français, cette submersion migratoire organisée» a dénoncé dans un communiqué M. Philippot.

Le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan en déplacement à Nancy (Meurthe-et-Moselle) lundi a dénoncé cet accueil «forcé» de migrants dans les petites communes rurales.  Le président de Debout la France a également dit son «rejet total» de l’accueil des migrants dans les petits villages du pays pour désengorger la Jungle de Calais comme c’est le cas en Meurthe-et-Moselle, en Moselle ou dans les Vosges. «Le gouvernement devient fou… Ils ont perdu la raison ! Il faut aider les migrants chez eux…» a dénoncé le député.