Agression homophobe: Clément, originaire de Lorraine et Aoron provoquent l’émoi

Vosges - 13/11/2015 10h34
LORACTU.fr La Rédaction
Agression homophobe: Clément, originaire de Lorraine et Aoron provoquent l’émoi
Société
Clément (à gauche) et Aoron victime d'une agression homophobe près de Montpellier. PHOTO : DR

Un jeune couple homosexuel a été vivement agressé près de Montpellier (Hérault) en sortant d’une boîte de nuit. Clément, originaire des Vosges a décidé de publier une photo de son visage tuméfié. Une agression qui a provoqué un tollé de réactions émues et indignées. 

Le jeune homme originaire de Neufchâteau (Vosges), Clément, a été violemment agressé avec son petit ami alors qu’ils sortaient d’une boîte de nuit près de Montpelier dans le sud de la France. Clément et Aoron ont décidé de médiatiser leur agression provoquant une vague de soutiens, d’indignation et d’émotion sur les réseaux sociaux. Clément (21 ans) et Aaron (25 ans), en couple depuis presque un an ont été frappé par six individus en pleine rue au motif qu’ils sont homosexuels.

«On se dirigeait pour prendre un taxi quand une voiture s’est arrêtée. Ses occupants ont proféré des insultes à caractère homophobe : +PD, vous sucez des bites+. Quand on leur a demandé ce qu’ils avaient, les portières se sont ouvertes, quatre personnes se sont jetées sur Aaron, deux sur moi. Ils nous ont tabassés et sont repartis» a témoigné Clément qui a publié sur sa page Facebook une photo de son visage abimé par l’agression. Une photo et un message qui provoqué un torrent sur les réseaux sociaux : 160 000 personnes ont aimé sa publication partagée 36 000 fois. Sur Twitter et Facebook, les messages de soutien se sont multipliés jusqu’à ce que les médias s’emparent de l’affaire.

"Vous n'enlèverez jamais ce sourire que vous voyez sur mon visage"

 

Cette nuit ,nous nous sommes fait insulter puis tabasser par des homophobes en sortie de boîte de nuit . Inutile de vous...

Posté par Clément Grobotek sur mercredi 11 novembre 2015

Pour Clément, «depuis que le mariage homosexuel a été adopté, les gens ont tendance à penser que ça a été accepté partout dans la société» a-t-il assuré pendant une conférence de presse. «Ce n’est pas le cas pour tout le monde. Il y a tous les jours des agressions homophobes. C’est la première fois que ça nous arrive, et c’est arrivé à beaucoup d’amis» déplore-t-il, assurant qu’il faut parler de ces agressions sexuelles et ne pas s’en cacher.

Sur la photo, le jeune homme a le sourire malgré son agression.  «Vous pourrez frapper et encore frapper, vous n'enlèverez jamais ce sourire que vous voyez sur mon visage, et ne m'empêcherez pas d'aimer mon mec plus que tout» a assuré le jeune homme originaire de Lorraine. «On n'attaque pas deux mecs à six (…)  bisous à vous chers homophobes» a ironisé Clément.

«On est en 2015, nos grands-parents acceptent l’homosexualité, alors que ce n’était pas dans leurs mœurs» a assuré Clément. Son père qui habite dans les Vosges a également fait part publiquement de son soutien à son fils.  «J’ai bien reconnu mon fils à travers ces mots. Il voulait faire un pied de nez aux individus qui les ont frappés. Concrètement, il voulait leur dire que ce qu’ils avaient fait ne servait à rien, qu’il resterait toujours debout !» a-t-il confié à Vosges Matin.

Une marche pour soutenir Clément et Aoron

Clément est aujourd’hui serveur dans cette  boîte de nuit  de la région de Montpelier mais avait aussi intégré le 8e RPIMA (Régiment de parachutistes d’infanterie) de Castres après ses études au lycée de Neufchâteau. Pour son père, l’homosexualité de son fils est difficile à vivre dans l’armée et pas toujours bien accepté, regrette-il. Depuis quelques mois, il a quitté l’armée et a décidé de se consacrer à sa nouvelle vie professionnelle et à son couple.

Samedi 21 novembre, une marche contre l’homophobie est organisée dans le Jardin du Peyrou à Montpellier en soutien aux deux victimes. Soutenu par la communauté LGBT de la ville et Vincent Boileau Autin (l’un des deux compagnons du premier mariage homosexuel célébré en France), Clément et Aoron ont décidé de déposer plainte pour violences volontaires, aggravées par deux circonstances : la réunion et le caractère homophobe.


 

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