Vosges: 30 ans de prison pour un homme qui a violé et tué une septuagénaire
Le corps de la victime avait été retrouvé le 3 septembre 2001 sur son lit, dans sa maison incendiée à Sémécourt (Moselle). La septuagénaire présentait une trace de coup au niveau de la tempe et du sperme non identifié avait été retrouvé sur ses draps.
La cour d'assises des Vosges a condamné vendredi à 30 ans de prison Gilles Fruminet, 59 ans, qui comparaissait pour la troisième fois pour le viol et le meurtre d'une femme de 75 ans en 2001 dans un village de Moselle. La peine de M. Fruminet, dont le nom sera inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles, a été assortie de 15 années de sûreté.
Le corps de Madeleine Strauch avait été retrouvé le 3 septembre 2001 sur son lit, dans sa maison incendiée à Sémécourt (Moselle). La septuagénaire présentait une trace de coup au niveau de la tempe et du sperme non identifié avait été retrouvé sur ses draps. Faute de suspect, l'enquête avait abouti à un non-lieu en novembre 2005, mais l'identification de traces d'ADN en 2007 avait permis de rouvrir les investigations, et l'interpellation de M. Fruminet, en détention depuis 2008.
"Madeleine Strauch ne s'attendait pas à finir sa vie le crâne brisé, le corps partiellement carbonisé, allongée sur un lit maculé de sang, de suie, d'urine et de sperme", avait martelé le représentant du parquet Jérôme Pauzat avant de requérir 30 ans de prison assortis de 22 ans de sûreté. "Convaincu" de la culpabilité de l'accusé, il a rejeté la thèse avancée par Gilles Fruminet, qui n'a reconnu qu'une relation sexuelle consentie avec la victime, et affirmé qu'elle avait été tuée par un complice lors d'un cambriolage qui aurait mal tourné.
- Déjà condamné pour meurtre et tentative de meurtre -
Il est difficile de concevoir qu'elle "ait pu donner son consentement alors même que M. Fruminet était entré par effraction à son domicile", a lancé M. Pauzat. "Vous n'avez pas la preuve qu'il y a eu viol", a dit l'un des avocats de la défense, Me Stéphane Giuranna, ajoutant qu'il restait "des zones d'ombres dans le dossier". "Une vérité judiciaire vient de sortir, je ne suis pas certain que ce soit la vérité vraie", a-t-il déclaré après le verdict.
Il s'agissait du troisième procès de l'accusé pour ces faits. Il avait d'abord été condamné à 30 ans de réclusion criminelle à Metz en 2011, puis à la perpétuité assortie d'une période de sûreté des deux tiers, à Nancy en 2013, à l'issue d'un procès en appel. Cette période de sûreté étant plus longue que ce que prévoit le code pénal, M. Fruminet avait obtenu de la Cour de cassation qu'elle annule le verdict.
Il avait déjà été condamné en 1978 à 15 ans de réclusion criminelle pour meurtre et tentative de meurtre par la cour d'assises des Vosges.
(Avec AFP)
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