Départementales : dans les Vosges, bataille pour succéder à Christian Poncelet

Politique

Agé de 86 ans, Christian Poncelet (UMP), a annoncé vendredi renoncer à son siège à la Haute Assemblée, alors que son mandat arrive à échéance en septembre prochain. Critiqué dans son propre camp, ce dinosaure de la politique tourne une page. PHOTO : DR

Christian Poncelet, 86 ans, ancien président UMP du Sénat (1998-2008), ne sera pas candidat aux prochaines élections départementales, marquant la probable fin d'une carrière politique entamée il y a plus de 50 ans. Figure politique à la rare longévité, M. Poncelet, conseiller général des Vosges depuis 1963 et président du conseil général depuis 1976, a cumulé 149 années de mandats électifs. Celui de président du Conseil général était le dernier qu'il exerçait.  

Le troisième tour très attendu à droite

Né le 24 mars 1928 à Blaise (Ardennes), M. Poncelet est issu de l'Ecole nationale professionnelle des PTT qui lui a valu sa nomination en 1953 comme contrôleur des télécommunications. Après une carrière syndicale, il avait été élu député des Vosges en 1962 en se définissant comme "gaulliste de gauche" et en rappelant sa proximité avec
Pierre Mendès-France.

Au conseil général des Vosges, où sa majorité n'a jamais été inquiétée par l'opposition de gauche, son leadership avait toutefois été ébranlé lors des dernières élections cantonales de 2011, où il avait dû faire face à une scission de la droite. Il avait finalement été réélu à la présidence du l'assemblée départementale, mais au seul bénéfice de l'âge. Ancien secrétaire d'État sous les gouvernements Messmer, Chirac et Barre (1972-1981), notamment chargé du Budget, Poncelet avait ravi la présidence du Sénat au sortant René Monory, à la surprise générale, en 1998, avant d'être réélu au "plateau" cinq ans plus tard. M. Poncelet a également été maire de Remiremont (Vosges), de 1983 à 2001, et brièvement député européen, de 1979 à 1980.

La gauche pourrait sortir de l’hémicycle au profit du FN

C’est justement à Remiremont que se joue sa succession à la tête du Conseil général. Si l’UMP possède une confortable majorité dans l’hémicycle départemental avec 21 élus sur 31 lui assurant de conserver le département, la guerre est ouverte pour prendre la place très convoitée de Christian Poncelet. Le député de Remiremont et président départemental de l’UMP, François Vannson est candidat sur le canton historique de Poncelet, son ennemi juré. Le parlementaire, s’il ne confirme pas officiellement son ambition de prendre la présidence du département ne le cache pas en privé, selon son entourage. Il devra toutefois choisir entre l’Assemblée nationale ou l’assemblée départementale d’Epinal.

D’autres voudraient bien succéder au président sortant des Vosges: le vice-président sortant Alain Roussel et Philippe Faivre qui avait déjà tenté de mettre fin au pouvoir Poncelet aux dernières départementales de 2011.

A gauche, on craint une poussée du Front national qui pourrait compliquer la tâche de l’opposition. Sur 31 sièges, 10 sont détenus par le PS et le FG. Face au parti de Marine Le Pen qui a réalisé des scores record aux municipales et aux européennes (31,6%) dans les Vosges contre 12,75% pour le PS, les murs tremblent. Seule ville gérée par la gauche, Gérardmer pourrait permettre de conserver au moins un à deux sièges. Mais les plus pessimistes annoncent une gauche éliminée de l’hémicycle départemental. Neuf élus PS et un Parti de Gauche remettent en jeu leurs mandants dans un contexte national défavorable pour leurs partis, où la droite est confortablement installée et où le FN est présent pour la première fois dans tous les cantons.

(Avec AFP)