Nancy: ouverture du procès en appel de trois jeunes pour le meurtre d'un octogénaire
Le procès en appel de trois hommes âgés de 23, 24 et 29 ans, accusés d'avoir séquestré, ligoté et baîllonné un octogénaire qui n'a pas survécu lors du cambriolage de son domicile de Montigny-lès-Metz en avril 2012, s'est ouvert mercredi devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle.
Condamnés en première instance à des peines de 18 à 28 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Moselle en juillet 2014, ils encourent tous les trois la réclusion criminelle à perpétuité.
"C'est une épreuve pour les parties civiles que de revivre ce procès", a déclaré leur avocat, Thomas Hellenbrand, lors de l'ouverture du procès. "Elles ont du mal à comprendre le sens de cet appel, tant l'horreur des faits parle d'elle-même".
Les trois Mosellans, originaires de Saint-Avold, sont accusés de s'être rendus le 17 avril 2012 au domicile d'un homme de 89 ans à Montigny-lès-Metz pour le cambrioler. Sur son lit, le vieil homme avait été ligoté et baîllonné, son visage emballé dans des bandes médicales, tandis que les voleurs procédaient à la fouille de son appartement.
Le corps de la victime, morte par asphyxie, avait été découvert le lendemain sur son lit.
Deux des trois accusés, sans emploi et sans domicile fixe au moment des faits, ont été condamnés à 28 ans de réclusion criminelle en juillet 2014 par la cour d'assises de Moselle qui a ajouté la circonstance aggravante d'actes de torture et de barbarie. Le troisième homme a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle.
"La mort de la victime est accidentelle et non pas voulue", a déclaré l'accusé de 24 ans. "Il a conscience que sa place est en prison mais il estime que sa peine est trop sévère", a estimé son avocate, Pauline Brion. Incarcéré au centre de détention de Mulhouse, le jeune homme, à la personnalité complexe, a été condamné à un an ferme à la mi-novembre pour avoir mimé les attentats du 13 novembre dans la cour de la prison.
"Ce qui s'est passé ce 17 avril les a dépassés", a estimé Me Marlène Schott, avocate de l'un d'eux, estimant que les accusés "ne s'étaient pas rendus chez la victime avec l'intention de lui donner la mort, mais pour la cambrioler. Lorsqu'ils ont quitté les lieux, ils ne pensaient pas qu'elle allait décéder et ont appris sa mort le lendemain dans le journal".
"Tout cela pour 300 euros et quelques médailles revendues immédiatement, c'est pitoyable", s'est indigné l'avocat de la soeur de la victime, Me Dominique Rondu, rappelant que l'octogénaire, ancien résistant décoré et qui fut déporté au camp de Dachau, avait été "torturé par les nazis pendant la guerre".
Le verdict est attendu lundi soir.