Battre le FN "l'emporte sur toute autre considération" (responsables PS de l'Est)
Mettre le Front national en échec dimanche "l'emporte sur toute autre considération", ont déclaré mercredi des responsables socialistes de l'Est, où le candidat de gauche a décidé de se maintenir en triangulaire contre l'avis de la direction du PS.
"Il y a une hiérarchie dans les combats, il faut privilégier la lutte contre le FN", a lancé Roland Ries, le maire de Strasbourg, lors d'une conférence de presse rassemblant 13 responsables socialistes de la région opposés au maintien de la liste de Jean-Pierre Masseret et appelant à voter pour le candidat de droite Philippe Richert.
Parmi eux, Julien Vaillant, tête de liste en Meurthe-et-Moselle, a dénoncé une situation "ubuesque", dans laquelle il se pourrait qu'il soit élu "à l'insu de [son] plein gré".
"Bien sûr, le FN ne va pas enlever toutes les libertés d'un coup. Ils avancent masqués, jusqu'à la présidentielle", explique le jeune élu, évoquant un parti à l"'arrière-boutique sordide".
Le maire PS de Metz, Dominique Gros, qui accueillait la réunion dans sa ville, a évoqué l'éventualité "sérieuse" d'une victoire du frontiste Florian Philippot dimanche. Ce qui serait "une régression pour notre région".
Après la débâcle électorale de dimanche - où le PS est arrivé 3e avec 16,11% des voix seulement en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, son plus mauvais score national -, le président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Mathieu Klein, a reconnu une part de responsabilité collective dans la situation.
"Nos échecs ne rendent pas le programme du FN moins dangereux", a-t-il dit, ajoutant qu'élire le parti d'extrême droite "ne permettra pas de répondre à la désespérance réelle de notre électorat".
La décision de M. Masseret de maintenir sa liste a semé la zizanie au sein des fédérations PS de l'Est: 71 candidats ont déposé mardi une lettre de désistement en bonne et due forme en préfecture. Mais il en fallait 95 pour que le candidat lorrain soit forcé à se retirer.