Hayange: un référendum organisé par la mairie FN ne mobilise pas les habitants
Seuls 14% des électeurs d'Hayange (Moselle) se sont déplacés dimanche lors d'un référendum local sur un projet culturel, présenté par le maire FN comme une "expression directe de démocratie" et la concrétisation d'une promesse de campagne, a annoncé la mairie.
Les habitants d'Hayange étaient appelés à se prononcer pour ou contre une dépense de 4,8 millions d'euros destinée à rénover une salle de spectacles du centre-ville, le Molitor.
Près de 69% des votants se sont prononcés contre cet investissement.
"C'était une promesse électorale: pour tout projet coûteux, on proposait un référendum", avait expliqué à l'AFP le maire FN de la ville, Fabien Engelmann, avant le vote.
"Les habitants ont choisi la prudence", a-t-il estimé après le dépouillement, se réjouissant que 1.700 électeurs se soient déplacés.
Marine Le Pen avait promis en 2013 que les futurs maires FN feraient "le choix de la démocratie locale, en organisant des référendums de quartier". Le parti appelle très régulièrement à des référendums au niveau national comme au niveau local.
Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont et vice-président du FN aux exécutifs locaux, a reconnu à l'occasion de celui d'Hayange qu'"il n'y en a eu aucun auparavant" dans d'autres municipalités frontistes.
"Il y a d'autres manières de consulter la population", a-t-il souligné, citant par exemple les "concertations" qu'il organise à Hénin-Beaumont dans certains quartiers sur des projets spécifiques et soulignant qu'"un référendum est adapté pour les exercices qui concernent toute la ville".
A Hayange, l'organisation du référendum local a coûté 10.000 à 12.000 euros, selon M. Engelmann.
L'association "Hayange plus belle ma ville", créée dans le but de veiller au bon fonctionnement démocratique de la ville pendant le mandat du maire FN, avait appelé au boycottage du référendum.
"Le référendum porte sur un équipement culturel sans qu'il y ait de réelle politique culturelle", a expliqué à l'AFP son porte-parole, Marc Olenine, alors que l'association vient de lancer des "états généraux de la culture" à Hayange.