Nancy : 10 ans de réclusion pour avoir attaqué un policier avec un sabre japonais

16/06/2016
AFP

Un homme de 51 ans a été condamné jeudi à dix ans de réclusion criminelle devant les assises de Meurthe-et-Moselle pour avoir tenté en mars 2014 de tuer un policier avec un sabre japonais.

Bien qu'il était atteint de troubles psychiatriques, la cour a estimé qu'il était responsable pénalement, retenant toutefois l'altération de son discernement au moment des faits.

La peine a été assortie d'un suivi socio-judiciaire de 10 ans avec obligation de soin.

"Qu'il soit en prison ou en hôpital psychiatrique, il fallait qu'il soit isolé de la société", a déclaré, ému, le policier victime du quinquagénaire, estimant que "justice a été rendue".

Une dizaine de collègues étaient venus soutenir l'officier.

La question de la responsabilité pénale de l'accusé, qui souffre de troubles psychiatriques, était au coeur des débats.

Convaincu "qu'il voulait tuer", mais retenant "l'atténuation du discernement" de l'accusé, l'avocat général Amaury Lacote avait requis jeudi matin une peine de 10 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

Déjà condamné à 22 reprises, notamment pour des faits de violences avec arme ou liés aux stupéfiants, l'homme comparaissait pour avoir lacéré la cuisse et la main d'un policier qui tentait de l'interpeller, le 15 mars 2014, alors qu'il avait été repéré en plein centre de Nancy avec un sabre.

L'accusé s'était jeté sur le fonctionnaire et lui avait asséné un coup de sabre dans la cuisse, un second à la main. Il avait été empêché in extremis de lui porter un troisième coup au visage par les collègues du gardien de la paix au sol.

"J'espère que j'ai buté le flic", avait déclaré l'agresseur au moment de son interpellation.

Atteint d'un trouble psychiatrique avéré, depuis des années il alterne séjours en prison et placements en hôpital psychiatrique.

"Il savait ce qu'il faisait et quelles étaient les conséquences de son geste", a dit l'avocat de la partie civile, Me Bruno Zilic. "De par sa maladie, il interprète mal le comportement des autres mais cela n'altère en rien son raisonnement", a-t-il ajouté.

"Il s'est senti agressé et a répliqué, mais n'a pas eu la réaction d'un homme censé", a défendu l'un des avocats de la défense, Me Damien Stalder, plaidant l'altération du discernement.

"On ne choisit pas d'être psychotique", a remarqué un autre avocat de l'accusé, Me Matthieu Dulucq.

Accusé de tentative de meurtre sur une personne dépositaire de l'autorité publique, le quinquagénaire encourait la réclusion criminelle à perpétuité, peine pouvant être abaissée à 30 ans si l'altération du discernement était retenue.

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