Procès pour homophobie à Metz: petite amende pour un prévenu, relaxe pour les autres

Un jeune homme a été condamné mardi à 200 euros d'amende pour injure publique à caractère homophobe envers un membre de sa famille, tandis que les trois autres prévenus, tous parents, ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Metz.

La victime, Jean-Luc Tritz, 42 ans, avait porté plainte à la suite d'injures à répétition de la part de ses proches, en raison selon lui de son homosexualité. Il avait aussi reçu des courriers anonymes avec des mots particulièrement violents comme: "Suicide-toi", "Tu es gênant pour nous, frères et soeurs, nièces, neveux", ou encore "La honte pour nous d'avoir une tarlouse parmi nous".

Toutefois, l'enquête n'avait pas permis de déterminer avec certitude le ou les auteurs de ces écrits.

M. Tritz avait tenté à plusieurs reprises de mettre fin à ses jours ces dernières années. Mais le chef d'accusation de "provocation au suicide" n'a pas été retenu par le tribunal, car le lien de cause à effet entre les courriers anonymes et ses tentatives de suicide n'a pas été formellement établi.

Quant à la plupart des injures verbales, elles ont été requalifiées en "injures non publiques", tombant par ailleurs sous le coup de la prescription.

Lors de l'audience du procès le 26 mai, le représentant du parquet avait requis la relaxe pour trois des prévenus et 500 euros d'amende pour le quatrième pour avoir menacé le plaignant de représailles s'il allait au bout de son action en justice.

Le représentant du parquet s'était dit soucieux d'éviter un dossier "instrumentalisé" à des fins personnelles en raison d'un conflit familial profond, dépassant l'orientation sexuelle du plaignant.

Mardi, M. Tritz s'est toutefois montré satisfait du procès et a déclaré vouloir à présent "tourner la page": "Je voulais exprimer ce que j'ai enduré, en espérant que ça va servir d'exemple pour d'autres personnes qui sont dans ma situation, et qu'elles oseront briser le silence."