L'Alsace va conserver ses classes bilangues, la Lorraine tente aussi
L’Alsace a réussi à sauver ses classes bilangues alors que la réforme des collèges de la ministre de l’Education nationale prévoit leur suppression en sixième. La Lorraine va aussi tenter de sauver ses classes où l’allemand est privilégié.
Le recteur de l'académie de Strasbourg, Jacques-Pierre Gougeon, a déclaré ce matin à nos confrères de France Bleu Alsace que l'Alsace allait conserver ces classes bilangues. La suppression des classes bilangues en sixième (16% des collégiens), prévue dans le cadre de la réforme des collèges, vise à permettre à 100% des élèves de commencer une deuxième langue plus tôt, en cinquième, selon le gouvernement.
60% des collégiens alsaciens, une région où l'allemand occupe une place particulière en raison de sa situation frontalière, sont dans une classe bilangue. Ce dispositif ne concerne que 15,9% des collégiens dans toute la France.
En Alsace, le recteur a obtenu gain de cause
Selon une mère d'élève interrogée par France Bleu Alsace, "70% des entreprises installées en Alsace demandent une bonne pratique de l'allemand à l'embauche".
En Lorraine, l’apprentissage de l’allemand est également prioritaire. Dans le département de la Moselle voisin avec l’Allemagne et le Luxembourg, des milliers de travailleurs frontaliers sont salariés dans des entreprises voisines. Selon le rectorat de Nancy-Metz, le dossier est toujours en cours. Mais, selon nos informations, le recteur de Lorraine (qui vient d’être nommé recteur pour coordonner la future région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne) va aussi se battre pour sauver les classes bilingues en Lorraine.
La Lorraine veut aussi sauver ses classes bilangues
Dans un rapport publié en 2011, le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESEL) de Lorraine pointait l’importance capitale des relations entre la France et l’Allemagne. Sur la langue, «cet usage n’est pas exclusivement du ressort des frontaliers. Les compétences linguistiques en allemand sont utiles, notamment aux entreprises lorraines et ces aptitudes semblent en voie de diminution» s’inquiétait le rapport. Pour le CESEL, «côté enseignement, des initiatives existent en Moselle, mais sont encore trop marginales». En Alsace, «plusieurs mesures très volontaristes sont mises en œuvre depuis 20 ans et pourraient faire l’objet d’un échange de bonnes pratiques entre nos deux régions» demandait le CESEL avant que le projet de fusion de l’Alsace et de la Lorraine ne soit concret.
La députée européenne (Modem) Nathalie Griesbeck veut aussi sauver les classes bilangues de collèges. «Ce choix est incompréhensible et nuisible que l’enjeu est aussi – et peut-être même avant tout – d’emploi. Et à double titre : les emplois que dans les années et les décennies à venir la Sarre va devoir pouvoir pourvoir de la manière la plus stable et la plus sûre pour elle, c’est-à-dire les emplois qui seront offerts en premier lieu aux Mosellans et aux transfrontaliers en général» s’offusque l’élue de Metz. L’eurodéputée, le président (UDI) de la Moselle et le maire (UMP) de Sarreguemines, ville proche de la frontière avec l’Allemagne font pression pour que la région conserve ses classes européennes et bilangues en sixième.
(Avec AFP)
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