Migrants : Sarkozy durcit ses propositions sur l’immigration, Valls et Cazeneuve s’agacent
Le président des Républicains est sorti de son silence ce jeudi à l’occasion d’une interview publiée par Le Figaro et ce soir au journal de 20H de TF1. Nicolas Sarkozy y détaille ses propositions sur l’immigration alors que l’Europe traverse une crise des migrants. Valls et Cazeneuve lui ont opposé une fin de non recevoir.
L’ex-chef de l’Etat a fait de multiples propositions sur l’immigration alors que l’Europe traverse une crise migratoire sans précédent dans l’histoire moderne et que la France s’est dite prête à accueillir 24 000 réfugiés en deux ans. Des centaines de maires, dont des élus Républicains, ont accepté d’accueillir dans leurs villes de réfugiés en se mobilisation pour l’hébergement, l’aide alimentaire et l’insertion.
En Lorraine des maires du parti Les Républicains ont d’ailleurs accepté d’accueillir des migrants. Parmi eux : Thionville, Epinal, Sarreguemines par exemple dirigées par des élus du parti de Nicolas Sarkozy.
Rappelant son "hostilité" aux quotas - qui "ne seraient acceptables qu’après l’adoption d’une politique migratoire européenne commune" - M. Sarkozy affirme qu’il y a "trois flux migratoires de nature différente qui appellent des réponses différenciées" a-t-il indiqué dans un long entretien accordé au Figaro.
Refonder Schengen et réduire l’immigration économique
Selon M. Sarkozy, il y a "les migrants économiques que la France n’a plus les moyens d’accueillir que de façon extrêmement limitée", d’autre part "les réfugiés politiques que nous avons toujours accueillis au nom de notre tradition humaniste qu’il serait inacceptable de modifier".
Le troisième flux sont "les réfugiés de guerre, obligés de fuir provisoirement leurs pays en voie de désintégration – c’est le cas de l’Irak ou la Syrie – que nous devons accueillir pour la seule période des conflits et qui ont donc vocation à rentrer chez eux une fois la paix rétablie. Ces derniers doivent être distingués des réfugiés" politiques. Le président des Républicains a également dit sa volonté de "créer des centres de rétention dans les pays périphériques à Schengen, afin d’instruire les demandes d’entrée en Europe au titre du statut de réfugié politique ou de réfugié de guerre" a-t-il assuré.
Sarkozy assure que "c’est simplement la volonté de tenir compte des réalités, car si nous n’y prenons garde, les risques de désintégration de la société française grandiront jusqu’à devenir inévitables. Il sera alors trop tard pour verser des larmes de crocodile sur une situation que par lâcheté on aura refusé d’affronter".
Il précise que "la présomption de nationalité" serait garantie pour un enfant né en France, mais l’Etat pourrait "s’y opposer dans des cas bien précis : si les parents sont en situation irrégulière au moment de la naissance, si l’intéressé s’est livré à des activités terroristes ou à des actes de délinquance…" conclut-il sur l’immigration. L’ex-président de la République a également précisé sa position sur une intervention militaire aérienne en Syrie sans vouloir la présence de soldats Français sur le terrain.
Le PS critique Sarkozy, Valls et Cazeneuve s’agacent
"Nicolas Sarkozy a décidément de plus en plus de mal à se distinguer de Marine Le Pen", a commenté Corinne Narassiguin, porte-parole du PS, dans une déclaration à l’AFP.
"Dans l’histoire longue de notre pays, est réfugié quiconque est persécuté dans son pays en raison de ses origines, de sa religion, de ses convictions. Ce statut de réfugié, il n’est pas divisible, il est un et indivisible comme la République", a déclaré à la presse le ministre de l’Intérieur qui a vivement critique les propositions de Nicolas Sarkozy en marge d’une journée d’étude de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) sur la réforme de l’asile.
Le droit d’asile, le droit d’accueillir les réfugiés, est un droit universel, est un droit international écrit dans l’ensemble des conventions qui régissent la communauté internationale" et "au cœur de notre loi fondamentale", a souligné Manuel Valls lors d’une conférence de presse à Matignon ce jeudi. "J’ai lu attentivement l’interview de l’ancien président de la République dans Le Figaro et je n’ai pas compris quelle était sa position sur tous les sujets qu’il abordait", a-t-il lancé. "Je n’ai pas compris s’il était favorable ou non à une intervention directe sur le sol syrien et je n’ai pas compris quelle était sa position sur les réfugiés", a-t-il fustigé.
A contrario, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, affirme que Nicolas Sarkozy "n’a pas forcément tort" concernant la question des réfugiés mais a vivement critiqué ses propositions sur Schengen.
(Avec AFP)
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