Le conseiller régional FN Eric Vilain veut faire interdire la CGT, "antirépublicaine"

Politique

Cette affiche éditée par la CGT fait polémique.

Le premier syndicat de France, la CGT, a provoqué une violente polémique mardi en publiant un tract visant les «violences policières» alors qu’il tient son congrès à Marseille où son avenir est posé. Celle campagne contre les violences policières provoque un vif émoi, tant chez les policiers que dans le monde politique. Il s’agit d’une affiche représentant une rue pavée ensanglantée, avec une matraque en premier plan, sur le logo des CRS, et ce message : «La police doit protéger les citoyens et non les frapper ! Stop à la violence». A gauche, à droite ou au FN, les réactions sont unanimes et demandent un retrait, des excuses ou une interdiction du syndicat.

Pour le conseiller régional FN d’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine Eric Vilain, proche de Florian Philippot, «La CGT est antirépublicaine. Elle n'a plus sa place dans le débat national. Elle doit être interdite» estime-t-il. Pour Florian Philippot, c’est une «Affiche immonde, et avec l'argent public ?! Pensons aux milliers de policiers, gendarmes blessés, tués chaque année».

La CGT est ANTIRÉPUBLICAINE. Elle n'a plus sa place dans le débat national. Elle doit être INTERDITE pic.twitter.com/Jdxl3HZQtM

— Éric Vilain (@ericvilain) 19 avril 2016

Pour la vice-présidente de la région Grand-Est et porte-parole des Républicains Valérie Debord «que veut la CGT avec son affiche indigne ? Se démarquer de ses concurrents ? C'est des Français qu'elle s'écarte !» s’indigne-t-elle. «Honte à la CGT qui doit retirer immédiatement son affiche et présenter des excuses à la police» estime l’eurodéputée Nadine Morano.

- Le ministre de l'Intérieur s'indigne -

Bernard Cazeneuve a aussitôt écrit une lettre ouverte au secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez pour dénoncer «la violence» d’une campagne «choquante». Car cette affiche antiviolences policières met, selon le ministre de l’Intérieur, "gravement en cause la police nationale». Pour le Premier secrétaire du PS, «il y a aujourd'hui une gauchisation de la CGT et cette affiche fait partie de ce cours gauchiste» estime-t-il. Le député EELV François de Rugy estime que «les mêmes qui nous disent "pas d'amalgames entre les manifs et les casseurs" attaquent la police dans son ensemble...»

Affiche immonde, et avec l'argent public ?! Pensons aux milliers de policiers, gendarmes blessés, tués chaque année. pic.twitter.com/tCzrdOUQoe

— Florian Philippot (@f_philippot) 19 avril 2016

Honte à la CGT qui doit retirer immédiatement son affiche et présenter des excuses à la police pic.twitter.com/VGphjR9fgZ

— Nadine Morano (@nadine__morano) 19 avril 2016

Pour Christian Estrosi, président LR de la région PACA, cette affiche est "une honte et une provocation indigne". Le député de droite Eric Ciotti demande au ministère de l’Intérieur de porter plainte contre le syndicat pour cette affiche.

Les syndicats de police, eux, ne sont pas en reste. Le SCSI-CFDT a qualifié cette affiche d'"affiche de la honte", tandis que Synergie, deuxième syndicat chez les officiers de police, a demandé au ministère de l'Intérieur de "porter plainte contre cette campagne calomnieuse". Le SGP-Police, lui, parle d'une affiche "irresponsable" qui "renforce la tension et non l'apaisement".

- La classe politique dénonce l'affiche de la CGT -

Il y a aujourd'hui une gauchisation de la CGT et cette affiche fait partie de ce cours gauchiste. #Les4verites

— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 19 avril 2016

La tension est vive depuis plusieurs semaines depuis le début de la contestation contre le projet de loi travail, dans lequel les lycéens sont en première ligne, et plusieurs incidents ont eu lieu ces derniers jours dans des lycées d'Ile-de-France, occasionnant plusieurs dizaines d'interpellations. Un policier mis en cause dans une vidéo largement diffusée où on le voit frapper un lycéen à Paris en marge de manifestations contre le projet de loi travail, le 24 mars, doit être jugé en mai pour violences volontaires.

Le parquet de Paris a ouvert mi-décembre une enquête préliminaire après la plainte déposée par dix-huit adolescents qui accusent des policiers du commissariat du XIIe arrondissement de violences, agressions sexuelles et insultes racistes à leur encontre.