VIDEO : Hasna Aït Boulahcen : "Allah, il n'a jamais dit de couper des têtes"
France 2 diffuse une vidéo inédite montrant la jeune femme, tuée dans l'assaut de Saint-Denis, évoquer ses liens avec son cousin Abdelhamid Abaaoud et son désir de partir en Syrie. Celle qui a passé son adolescence entre la région parisienne et la Moselle, y rejette toute ambition terroriste.
Les images, obtenues et diffusées jeudi soir par l'émission Envoyé Spécial, ont été tournées en juin 2015 par une amie d'Hasna Aït Boulahcen. On y voit la jeune femme, morte à 26 ans le 18 novembre dernier dans l'assaut du Raid contre l'appartement de Saint-Denis où se cachait son cousin Abdelhamid Abaaoud, évoquer ses liens avec l'organisateur présumé des attentats du 13 novembre à Paris.
"Abdelhamid c'est mon cousin, voilà. C'est le fils de la sœur de ma mère. C'est vrai qu'il a été recherché et qu'il est toujours recherché par la police mondiale. Et pour moi, voilà, c'est mon cousin", explique Hasna Aït Boulahcen, voilée, maquillée, et vêtue d'un sweat. "C'était son choix de partir en Syrie", ajoute-t-elle.
"Qu'est-ce que t'en penses toi de son choix à lui ?" demande son amie à propos du départ de son cousin vers la Syrie. "Moi je pense que c'est un bon choix parce qu'il a voulu faire le jihad en Syrie, voilà. Après, il est là pour aider parce qu'il y a la guerre", répond-elle d'abord.
"Par contre, moi je dis, les gens comme on voit dans les vidéos, si c'est pour couper les têtes, je suis contre, je vais pas dire que je suis pour, parce qu'Allah, il n'a jamais dit de couper des têtes", condamne-t-elle alors qu'une vidéo datant de mars 2014 le montrait, sourire aux lèvres, en train de tracter des cadavres mutilés dans un camp de l'État islamique.
- Elle voulait rejoindre la Syrie -
Hasna Aït Boulahcen parle ensuite son désir de partir en Syrie. "J'ai envie de partir en Syrie. La Syrie souffre, souffre tous les jours, comme la Palestine. Pour moi, c’est inadmissible qu'on n'aide pas la Palestine et la Syrie. Donc pour moi, voilà, je veux partir là-bas, et les aider, et faire un truc humanitaire, sans faire la guerre, sans être une terroriste. Oui, c'est vrai, j'ai envie de partir en Syrie", dit-elle.
La jeune femme, native de région parisienne et qui a passé une partie de son adolescence avec son père à Creutzwald (Moselle) avait été présentée à tord comme la première femme kamikaze d’Europe. Elle n’avait pas été retrouvée avec de ceinture explosive sur elle. Après une interrogation sur ses obsèques, la complice des terroristes de novembre qui avait été tuée lors de l’assaut de l’appartement de Saint-Denis a finalement été inhumée en France et non au Maroc à cause des lenteurs des autorités du pays.
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