Carburants: Valls appelle les Français à "ne céder à aucune panique"
Manuel Valls veut "rassurer les Français" et assure que l'État agit "pour débloquer la situation" a-t-il assuré depuis Jérusalem où il effectue un voyage de plusieurs jours. Il a accusé la CGT d'instrumentaliser la contestation contre la Loi Travail en bloquant des rafineries et des dépôts de carburant. En voyage à l'étranger, il a assuré ne pas vouloir écourter sa visite en Israël pour gérer la crise en France.
Les stations essence de la région restent épargnées par le mouvement de blocage qui touche les dépôts de carburant et pénuries. Toutefois quelques stations commencent à être touchées par le manque de certains carburants, notamment la station Total de Neufchâteau (Vosges), Intermarché de Ludres et de Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), Cora de Verdun (Meuse), Intermarché de Belleville (Meuse), Auchan de Bar-le-Duc (Meuse), Intermarché de Bains-les-Bains (Vosges). Certaines stations de Strasbourg, Mulhouse, Châlons-en-Champagne ou de la banlieue de Troyes sont également touchées.
Au total, dans le Grand-Est, une vingtaine de stations sont touchées par ces blocages.
Lundi, sur les huit raffineries françaises, six étaient affectées par les mouvements de protestation contre le projet de loi travail. Evoquant "des actions de blocage (...) qui ne sont pas, à ce stade là, dans les conditions dans lesquelles ça se déroule (...) des actions légitimes", le ministre des Finances, Michel Sapin, a réaffirmé lundi sur iTELE que le gouvernement utilisera "tous les instruments qui sont dans (ses) mains" pour faire "en sorte que ça se débloque".
Les deux raffineries Esso de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) continuaient à fonctionner normalement, selon une porte-parole, même si à Fos, "les expéditions sont perturbées par des manifestations en dehors du site". "Les raffineries ne représentent qu'une des formes d'approvisionnement", a toutefois souligné un porte-parole du ministère de l'Energie. "La moitié des approvisionnements provient des importations et nous avons renforcé les importations", a-t-il ajouté.
La situation des stations-service des Vosges fait apparaître que, "sur l’ensemble des 90 stations que compte le département, toutes sont en mesure de fournir du gasoil et de l’essence, à l’exception de 3 en rupture totale" écrit le préfet des Vosges dans un communiqué, "des livraisons sont annoncées aujourd’hui et demain pour ces petites stations. Moins d’une dizaine sont en rupture partielle" complète le communiqué.
"Cette tension est la conséquence d’une forte demande exercée ce week end dernier. Aussi, le préfet des Vosges appelle les automobilistes au civisme et à ne pas modifier leurs habitudes de consommation et surtout à ne pas entreposer de carburants, à leur domicile, afin d’éviter une tension des stocks et tout risque d’accident" estime le préfet du département encore très peu touché par la pénurie de carburants.
- Valls accuse la CGT et promet de "débloquer la situation" -
Depuis Jérusalem, M. Valls a promis que l'Etat allait "débloquer la situation", accusant au passage la CGT d'instrumentaliser la mobilisation et se "radicalisant". "Nous n'acceptons pas ce chantage et les sites seront débloqués" a-t-il dit face aux journalistes leur assurant qu'il ne comptait pas rentrer plus tôt en France pour gérer la crise "suivie par (mon) cabinet" et "les ministres concernés qui s'expriment".
Du côté des dépôts de carburant, sur la centaine de sites du pays, cinq étaient toujours bloqués lundi matin: si celui de Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme), bloqué depuis mardi, a été évacué vers 6H30 par les gendarmes mobiles, selon le président de l'union locale de la CGT, Jean-François Trincal, celui de Fos s'est, lui, ajouté à la liste des sites bloqués.
Donges (Loire-Atlantique) et Dunkerque (Nord) demeuraient par ailleurs bloqués par une grève de leurs salariés et ceux du Havre (Seine-Maritime) et de Haulchin, près de Valenciennes (Nord), par des actions extérieures.
Ces blocages provoquent depuis plusieurs jours des difficultés d'approvisionnement pour certaines stations-service, principalement dans le nord-ouest de la France. A ce phénomène, s'est ajoutée une ruée des automobilistes à la pompe, certaines stations-service ont enregistré une consommation "trois fois supérieure à la moyenne", selon Laurent Michel, directeur général de l'Energie et du Climat, au ministère de l'Environnement.
Lundi à la mi-journée, le ministère n'avait pas encore de bilan actualisé du nombre de stations service en manque d'approvisionnement, la situation évoluant rapidement. Sur les 2.200 stations-service exploitées par Total en France, 509 étaient en rupture partielle ou totale lundi matin, contre 390 la veille, a précisé le groupe français.
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