Hollande propose l’union nationale après l’attentat de Nice, aussitôt rejetée par l’opposition
Le chef de l’Etat a appelé à la concorde nationale après le troisième attentat de masse en 18 mois frappant la France. Alors qu’il avait annoncé la fin de l’état d’urgence dans la journée du 14 juillet, il s’est ravisé quelques heures plus tard. L’opposition a rejeté l’union nationale est s’est montré très critique.
Le temps de la concorde et de l’union du 11 janvier 2015 au lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher est révolu. Quelques heures après l’attentat de Nice qui a fait 84 morts et plus de 200 blessés selon un bilan provisoire, l’opposition – Les Républicains et le Front national – ont rejeté l’union nationale et vivement critiqué l’action de François Hollande et du gouvernement.
"Le caractère terroriste de cette attaque ne peut pas être nié" a en effet assuré le chef de l’Etat peu après 3H40 dans son allocution. "À Nice, cette nuit un camion a foncé sur la foule avec l'intention de tuer. Nous déplorons 77 victimes dont plusieurs enfants" a poursuivi le président de la République, le visage grave et fermé. "J'ai décidé que l'état d'urgence, qui devait prendre fin le 26 juillet, sera prolongé de trois mois" est sans doute l’annone la plus forte de François Hollande cette nuit puisque lors de son interview de jeudi il avait assuré que l’état d’urgence prendra fin à la fin du mois. Une loi sera soumise au Parlement pour sa prolongation.
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Jeudi après-midi, Hollande avait estimé que la menace terroriste restait élevée, "toujours la même", même si l’état d’urgence cessait car il ne pouvait pas être appliqué "éternellement". "J'ai décidé que l'état d'urgence, qui devait prendre fin le 26 juillet, sera prolongé de trois mois" est sans doute l’annone la plus forte de François Hollande cette nuit puisque lors de son interview de jeudi il avait assuré que l’état d’urgence prendra fin à la fin du mois. Une loi sera soumise au Parlement pour sa prolongation. Ce jeudi après-midi 14 juillet, Hollande avait estimé que la menace terroriste restait élevée, "toujours la même", même si l’état d’urgence cessait car il ne pouvait pas être appliqué "éternellement".
"La France est éplorée, affligée mais elle est forte et le sera toujours plus que les fanatiques qui veulent aujourd’hui la frapper" a-t-il dit alors que Manuel Valls a assuré sur Twitter dans la nuit que le pays "est en deuil". "C'est toute la France qui est sous la menace du terrorisme islamiste. Nous devons faire preuve d'une vigilance sans faille" prévient Hollande.
Lors de sa seconde expression depuis la préfecture de Nice, vendredi après-midi, Hollande a de nouveau appelé à l’union nationale mais n’a pas pu éviter une pique à Nicolas Sarkozy accusé d’avoir réduit les effectifs de la police nationale (2007-2012). Depuis Nice, François Hollande a riposté en prévenant qu’il n’entendait pas s’ abaisser à je ne sais quelle outrance, excès ». « C’est mon rôle, c’est ma responsabilité de ne pas me laisser détourner de l’engagement que j’ai pris au nom des Français de les protéger», a-t-il dit après s’être notamment rendu au chevet de plusieurs victimes de l’attentat.
- Juppé, Le Pen et des députés LR très critiques -
«Si tous les moyens avaient été pris, le drame n’aurait pas eu lieu», a ainsi affirmé l’ancien Premier ministre, Alain Juppé. «Bien sûr qu’il faut faire plus, qu’il faut faire mieux. D’abord en ce qui concerne nos services de renseignement», a jugé le candidat à la primaire de droite pour la présidentielle.
«On a un exécutif qui s’arc-boute sur des certitudes qui n’en sont pas, qui ne veut pas regarder une autre réalité en face », a critiqué le député Les Républicains Georges Fenech, président de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015. «La guerre contre le fléau du fondamentalisme islamiste n’a pas commencé, il est urgent maintenant de la déclarer», a lancé Marine Le Pen à un exécutif qui n’a pourtant pas cessé de se dire «en guerre».
Le Premier ministre Manuel Valls a tenté de cimenter à nouveau un « esprit du 14 juillet», en appelant à «faire bloc» en sortant du conseil de Défense convoqué en urgence à l’Élysée vendredi matin. «On a voulu atteindre l’unité de la Nation française. Alors la seule réponse digne, responsable de la France, sera celle qui restera fidèle à l’esprit du 14 juillet, c’est à dire celui d’une France unie et rassemblée autour de ses valeurs. Et nous ferons bloc, c’est la seule exigence qui vaille aujourd’hui.
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Le numéro un du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a appelé à «rester unis», jugeant «indigne de polémiquer en espérant un gain sur le dos des morts et la colère des Français». «Les déclarations de quelques responsables politiques à droite sont scandaleuses. On a des vautours et non des hommes d État», a renchéri le député socialiste Sébastien Pietrasanta, rapporteur de la commission d’enquête sur les attentats de 2015.
- Estrosi, ex-maire de Nice demande des comptes à l'Etat -
“J’essaie de contenir ma colère”, a expliqué Christian Estrosi vendredi sur BFMTV et RMC. Le président Les Républicains de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) demande des explications au gouvernement au lendemain de l’attentat qui a fait plus de 80 morts et des dizaines de blessés à Nice. “Quels sont les moyens qui avaient été mis en oeuvre alors que notre pays est encore en état d’urgence, pour éviter cela?”, s’interroge-t-il ce vendredi matin.
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