L'un des directeurs du parc d'attractions Nigloland placé en garde-à-vue après l'agression d'un journaliste

Faits Divers

Vue de Nigloland, l'un des principaux parcs d'attractions régionaux de France. (PHOTO: DR)

Philippe Gélis qui dirige avec son frère le parc d'attractions de Champagne-Ardenne s'est introduit dans les locaux du journal à Troyes et a "frappé" un journaliste du quotidien "entouré de deux +gros bras" peut-on lire dans un article publié sur le site internet de L'Est Éclair. Le patron du parc d'attractions n'aurait pas apprécié un article publié dimanche 15 août sur ce site internet et qui faisait référence à une "folle rumeur" de menace d'attentat qui planait sur le parc de loisirs, dans un contexte de risque terroriste maximal en France. 

Dans cet article, largement partagé sur les réseaux sociaux et repris par d'autres médias, L'Est Éclair démentait cette rumeur avec une "enquête journalistique" a défendu le directeur général des journaux L'Est Éclair et Libération Champagne (groupe belge Rossel), dans un communiqué. 

M. Gélis aurait d'abord demandé par téléphone mardi après-midi le retrait de cet article qui "portait préjudice" à son parc d'attraction Nigloland puis s'est finalement rendu au siège du journal avec deux "gros bras". C'est à ce moment que le ton est encore monté et que le journaliste à été frappé par le directeur du parc d'attractions obligeant la police à intervenir, à interpeller l'homme d'affaires et le placer en garde-à-vue. 

"Nous n’avons pas relayé la rumeur. Bien au contraire. Sa propagation sur les réseaux sociaux était devenue un fait: nous avons enquêté sur cette rumeur, nous avons vérifié son ampleur, nous avons dénoncé cette rumeur comme fausse et non établie" a écrit Jean-René Lore, directeur général de L’Est éclair et Libération Champagne dans un communiqué jugeant l'agression physique de l'un de ses journalistes "inacceptable". Le forain aurait également qualifié les journalistes du quotidien régional de "terroristes". "Nous ne pouvons accepter de travailler sous la menace de gros bras. Cette évidence nous impose de donner à cette agression les suites judiciaires qui s’imposent" conclut le communiqué du patron de presse.

- Un article qui provoque la colère du patron de Nigloland -

Le quotidien régional avait en effet évoqué une fausse menace de préparation d'attentat relayé par un particulier sur Facebook puis largement reprise à tort sur les réseaux sociaux. Le préfecture du département avait dû démentir la rumeur auprès du journal et la direction de Nigloland avait assuré sur sa page Facebook dimanche 15 août que "depuis les événements de novembre 2015, en collaboration avec les services de gendarmerie, nous avons tout mis en œuvre afin d'assurer l'accueil et la sécurité de nos visiteurs".

La direction de Nigloland n'a pas encore fait de commentaire sur le placement en garde-à-vue de l'un de ses fondateurs. 

Le parc d'attraction Nigoland, fondé en 1987 par deux frères forains Patrice et Philippe Gélis, accueille chaque année près de 600 000 visiteurs et constitue l'un des sites payants les plus visités de Champagne-Ardenne et du Grand-Est. A 50 kilomètres de Troyes et 230 Kms de Paris, le parc de loisirs du hérisson (Nigloland en langage forain) est devenu l'un des plus importants de France par sa fréquentation.