Pour Manuel Valls, le port du burkini est "une provocation"

Le Premier ministre dénonce de nouveau le port du burkini en France en répondant notamment à la presse américaine qui avait dénoncé la teneur du débat. Manuel Valls qui avait assuré que le gouvernement n’entendait pas légiférer pour l’interdire parle de «provocation».
Le burkini "est une provocation" et symbolise la volonté de l'islam radical de "s'imposer dans l'espace public", écrit le Premier ministre, Manuel Valls, dans une tribune publiée aujourd'hui sur le site du Huffington Post. "Le corps des femmes n'est ni pur ni impur. Il est le corps des femmes. Il n'a pas à être caché pour protéger de je ne sais quelle tentation", ajoute-t-il.
Dans une enquête fouillée, le New York Times (l'article est disponible en français), quotidien national de référence aux Etats-Unis accusait la France, via des témoignages de femmes musulmanes, d’entretenir un climat d’islamophobie et de stigmatiser l’islam avec son débat estival sur le port du burkini. "Ce que je conteste avec la plus grande vigueur, c'est que la journaliste donne la parole à des femmes de confession musulmane en prétendant que leur voix serait étouffée, et ce, pour dresser le portrait d'une France qui les oppresserait" dénonce le Premier ministre français en réponse aux accusations du journal qui avait aussi pris position en faveur du burkini en dénonçant la teneur du débat public. Globalement la presse américaine et étrangère n’avaient pas compris la volonté d’interdire cette tenue en France.
"Le burkini n'est pas une tenue de bain anodine. C'est une provocation, l'islamisme radical qui surgit et veut s'imposer dans l'espace public !" poursuit Valls dans sa tribune publiée lundi 5 septembre. "Le corps des femmes n'est ni pur ni impur. Il est le corps des femmes. Il n'a pas à être caché pour protéger de je ne sais quelle tentation" assure également M. Valls.
- Valls critique aussi le voile porté par les femmes -
"Nous protégeons nos concitoyens musulmans contre ceux qui veulent en faire des boucs émissaires. Là où l'extrême droite voudrait que les musulmans soient des citoyens de seconde zone, nous voulons, au contraire, faire la démonstration éclatante que l'Islam est pleinement compatible avec la démocratie, la laïcité, l'égalité femmes-hommes" assure le Premier ministre.
Le Conseil d’Etat avait désavoué les arrêtés anti-burkini pris par une trentaine de maires du sud et du nord de la France notamment. Plusieurs maires avaient décidé au cœur de l’été d’interdire le port de ce maillot de bain islamique sur les plages de leurs communes. Manuel Valls avait critiqué cette décision de la Haute juridiction dans une tribune publiée sur sa page Facebook où il continuait à critiquer le burkini tandis que plusieurs ministres femmes de son gouvernement dont Najat Vallaud Belkacem et Marisol Touraine avaient pris position contre ces arrêtés.
Dans cette tribune publiée ce lundi, Valls indique aussi que le voile est un instrument "d'une domination masculine qui est ainsi complètement intégrée". En pleine primaire de la droite où les candidats, Nicolas Sarkozy en tête, ont replacé ces sujets au cœur de la campagne, Manuel Valls fait un pas de plus vers la droite.
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