PSA va supprimer 2 000 emplois dans ses usines, la direction dément
Le groupe PSA pourrait supprimer jusqu'à 2.000 emplois supplémentaires en France au titre de 2017, ont annoncé deux syndicats du groupe automobile, qui poursuit ainsi les réductions d'effectifs qu'il a engagées depuis plusieurs années.
Le constructeur automobile tient lundi un comité central d'entreprise extraordinaire consacré, comme chaque année, à la gestion des emplois et des compétences. Selon la CGT et la CFDT, le nouveau plan prévoit environ 2.000 départs, essentiellement via des mobilités externes sécurisées et des dispenses d'activité pour les fins de carrière, mais aucun licenciement.
Selon France Info, qui cite des documents internes de l'entreprise, le total pourrait atteindre 2.133 postes, soit 3% des effectifs français du groupe. "PSA poursuit la même politique, nous sommes depuis plusieurs années sur une tendance régulière de départs chaque année", observe Xavier Lelasseux, représentant CFDT chez PSA. "Nous aimerions plutôt que le groupe consacre cette énergie à mieux former les gens aux métiers de demain tant l'automobile a besoin de nouvelles compétences."
Les mesures présentées au CCE ne se traduiront pas automatiquement et dans la foulée par autant de suppressions de postes, car les salariés senior restent inscrits à l'effectif jusqu'à leur retraite tandis que certains ayant opté pour une mobilité externe pourront théoriquement revenir chez PSA si l'expérience ne s'avérait pas concluante.
"Tout se fera sur la base du volontariat, et il y aura une certaine compensation en terme de CDI et d'alternants", a souligné de son côté Franck Don, représentant CFTC. Le groupe PSA, dont la France pèse toujours 68% de l'effectif mondial pour la division automobile, compte en effet recruter 1.000 personnes en CDI et 6.000 jeunes en alternance sur trois ans, la durée du nouvel accord de compétitivité signé en juillet dernier.
Malgré à chaque fois un effet retard, l'effectif de Peugeot Citroën Automobiles France diminue toutefois bel et bien chaque année. Au 31 décembre 2015, il était tombé à 54.649 salariés - hors usines réintégrées dans le périmètre du groupe - contre 57.790 en 2014 et 61.882 en 2013, soit une baisse d'environ 3.000 personnes par an.
- Après un vaste plan social en 2013 -
Interrogé sur les derniers chiffres d'effectifs, le directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon a refusé de faire un commentaire.
Côté départs, la direction miserait sur une hausse des « mobilités externes sécurisées » (projet professionnel vers un autre employeur, congé de reclassement ou de transition professionnelle, etc.), espérant convaincre « au moins 1.025 salariés » contre 650 espérés en 2016. En revanche, elle n’envisagerait que 983 « congés seniors » l’année prochaine, là où près de 1.600 étaient attendus en 2016. Ce dispositif permet aux salariés de partir plusieurs années avant l’âge légal de retraite (jusqu’à 5 ans à Rennes et Poissy) avec 70 % ou 75 % de leur rémunération brute.
Des congés «longue durée» seraient aussi prévus pour environ 125 salariés. Payés 600 euros brut par mois et assortis d’une prime, ils permettent aux volontaires de quitter l’entreprise pendant deux ans maximum.
Une mauvaise nouvelle pour l’exécutif qui tombe lundi, jour de la visite à Florange (Moselle) de François Hollande venu expliquer qu’il a tenu tous ses engagements sur ce dossier explosif et évité à la région un nouveau plan social. En 201, PSA avait aussi procédé à un plan social d’envergure visant plus de 8 000 emplois et entraînant la fermeture de l’usine d’Aulnay en région parisienne.
0 Commentaire