Nicolas Sarkozy veut l’interdiction du voile à la fac et supprimer les menus sans porc à la cantine
L’ancien chef de l’Etat était l’invité du 20H de TF1. Durant son interview, il a révélé sa volonté d’interdire le voile à l’université et soutient la décision d’un maire UMP de supprimer les menus de substitution sans porc à la cantine scolaire.
Alors qu'il était invité sur le plateau de TF1, mardi soir, Nicolas Sarkozy, s'est opposé au port du voile islamique à l'université et "aux repas de substitution" dans les cantines scolaires, au nom de la "laïcité". "La République a une identité. La France est une République, pas seulement une démocratie. Dans une démocratie, chacun fait ce qu'il veut tant que cela ne fait pas de mal aux autres. Dans une République, on est plus exigeant. La République, c'est la laïcité", a déclaré l'ex-chef de l'État.
"Je ne vois pas la cohérence d'un système où on interdirait le voile à l'école, au collège, au lycée et où on l'autoriserait à l'université", a-t-il ajouté, faisant allusion à la loi de 2004 d'interdiction de signes religieux ostentatoires dans les établissements d'enseignement publics. "Je vais même plus loin : dans les cantines d'écoles publiques, je suis opposé à ce qu'on appelle les repas de substitution où, en fonction de l'origine des enfants, de la religion des parents, on choisit des repas différents", a-t-il également affirmé.
Interrogé sur la décision du maire UMP de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, de supprimer le menu de substitution dans les cantines scolaires, au nom du "principe de laïcité", M. Sarkozy a dit qu'il soutenait cette mesure. "Si vous voulez que vos enfants aient des habitudes alimentaires confessionnelles, vous allez dans l'enseignement privé confessionnel", a-t-il affirmé. "Si la République ne fait pas accepter de règles, il n'y a plus de République", a-t-il dit.
Valls lui répond depuis la Meurthe-et Moselle estimant que "ça ne peut pas aboutir"
Manuel Valls, mardi 17 mars, lors d'un meeting à Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle). PHOTO: ARNAUD SCHERER/ LORACTU.fr
"Faire de la politique, ça n'est pas s'en prendre au président de la République en faisant des calembours, en se comportant comme celui qui anime maintenant des meetings de l'UMP. Quand on tient un discours de militant, on parle des vrais sujets", a-t-il lancé à propos de Nicolas Sarkozy devant plus de 800 sympathisants socialistes à Dombasle-sur-Meurthe.
"Il faut lui rappeler qu'il n'est plus président de la République, qu'il a été battu. Quand on a été battu à une élection présidentielle, c'est toujours bien de faire un peu d'introspection", a poursuivi le Premier ministre, en demandant à M. Sarkozy de "s'élever au niveau, tenir de bons discours, parler de bons sujets".
Manuel Valls a poursuivi en critiquant des propositions de M. Sarkozy, comme celle d'interdire le voile islamique à l'université, "dont on sait parfaitement qu'elle ne peut aboutir", a-t-il estimé. "C'est encore une fois courir après l'extrême droite", a-t-il ajouté, en se disant par ailleurs "choqué" de la décision du maire UMP de Chalon-sur-Saône de retirer les menus sans porc des cantines scolaires.
Dénonçant encore la "violence" de l'ancien chef de l'Etat, M. Valls a estimé qu'"on ne peut parler aux Français uniquement à travers la revanche. Les Français n'ont pas besoin de revanche, les Français ont besoin d'un débat politique serein", a-t-il estimé, quelques minutes après l'intervention de Nicolas Sarkozy au journal de 20 heures de TF1. Le Premier ministre était venu soutenir les candidats PS aux départementales en Meurthe-et-Moselle, un bastion de gauche qui pourrait basculer à droite au soir du 29 mars.
(Avec AFP)
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