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En Meurthe-et-Moselle qui peut basculer à droite, Valls flingue Sarkozy et le FN

Nancy - 18/03/2015 00h41 - mis à jour le 18/03/2015 00h55
LORACTU.fr La Rédaction
En Meurthe-et-Moselle qui peut basculer à droite, Valls flingue Sarkozy et le FN
Politique
Manuel Valls lors d'un meeting à Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle) à cinq jours du premier tour des élections départementales. PHOTO : ARNAUD SCHERER/ LORACTU.fr

Manuel Valls a poursuivi sa campagne en Meurthe-et-Moselle mardi avant de poursuivre dans le nord ce mercredi. Dans un territoire où le parti de Marine Le Pen a parfois frôlé les 40% aux européennes, le Premier ministre a jeté toutes ses forces dans la dernière ligne droite de sa caravane anti-FN.

Alors qu’il perd – à moins d’une semaine du premier tour des élections départementales – près de 10 points dans un sondage, Manuel Valls a poursuivi sa caravane anti Front national sur les terres rurales de Meurthe-et-Moselle. Durant une heure lors d’un meeting, le premier ministre a lancé une violente charge contre le FN et s’est trouvé une cible nouvelle: Nicolas Sarkozy dont les Français «ne veulent plus» a-t-il estimé.

A quatre jours d’un scrutin «crucial» et «important» selon Manuel Valls, «les élections départementales intéressent, mobilisent» a-t-il estimé devant 800 à 1 000 sympathisants socialistes réunis à Dombasle-sur-Meurthe, commune de 10 000 habitants située à la campagne dans le sud de l’agglomération de Nancy. Manuel Valls a consacré une grande partie de son meeting à son premier adversaire: le FN qui n'est pas "un parti républicain", selon lui. Il a dénoncé la "haine" que représente le parti de Marine Le Pen qui est donné à 30% sondage après sondage.

Le FN "n’est pas un parti républicain", selon Valls

Le chef du gouvernement s'est défendu "d'en faire trop" en mettant le FN au cœur des débats. "Il l'est déjà. Il a réalisé 25% aux européennes et il est donné à 30% aux élections européennes" a-t-il regretté. "La neutralité n'est pas de mise" dans cette campagne a-t-il dit, assurant qu'il ne souhaite pas "insulter les électeurs" du FN mais "dialoguer", "pas comme l'affirme sur un plateau de télévision un ancien président de la République" a-t-il lancé à la tribune, visant Nicolas Sarkozy sans le citer directement.

"Je ne veux pas revivre le 21 avril 2002" a remarqué Manuel Valls attaquant les propos "sexistes, racistes, homophobes, insultants" de "dizaine de candidats". Le FN "trompe, nous entraîne vers le fond" a-t-il assuré, visant "le parti de la haine". Depuis ses déclarations chocs sur le parti de Marine Le Pen, le chef du gouvernement s’est lancé pleinement dans la bataille car il a "peur" que le pays se "fracasse" sur les scores records annoncés pour le FN. "Le chef du gouvernement devrait rester cacher au motif qu’il doit aussi gérer le pays ?" s’est interrogé Manuel Valls en réponse aux commentaires assassins de la presse, pointant l’inefficacité de la «stigmatisation» du FN par le PS. Depuis son implication en première ligne dans cette campagne des départementales, le Front national est toujours crédité d’environ 30% des suffrages.

Si le FN a été vivement attaqué par Manuel Valls, le président de l’UMP n’a pas été épargné. Les Français "ne voudront plus jamais de Nicolas Sarkozy" et ont "besoin de dignité et de hauteur de vue", a estimé le Premier ministre Manuel Valls. "Faire de la politique, ça n'est pas s'en prendre au président de la République en faisant des calembours, en se comportant comme celui qui anime maintenant des meetings de l'UMP. Quand on tient un discours de militant, on parle des vrais sujets", a-t-il lancé à propos de Nicolas Sarkozy.

Les Français "ne voudront plus jamais" de Nicolas Sarkozy

"Il faut lui rappeler qu'il n'est plus président de la République, qu'il a été battu. Quand on a été battu à une élection présidentielle, c'est toujours bien de faire un peu d'introspection", a poursuivi le Premier ministre, en demandant à M. Sarkozy de "s'élever au niveau, tenir de bons discours, parler de bons sujets".

Manuel Valls a poursuivi en critiquant des propositions de M. Sarkozy, comme celle d'interdire le voile islamique à l'université, "dont on sait parfaitement qu'elle ne peut aboutir", a-t-il estimé. "C'est encore une fois courir après l'extrême droite", a-t-il ajouté, en se disant par ailleurs "choqué" de la décision du maire UMP de Chalon-sur-Saône de retirer les menus sans porc des cantines scolaires.

Dénonçant encore la "violence" de l'ancien chef de l'Etat, M. Valls a estimé qu'"on ne peut parler aux Français uniquement à travers la revanche. Les Français n'ont pas besoin de revanche, les Français ont besoin d'un débat politique serein", a-t-il estimé, quelques minutes après l'intervention de Nicolas Sarkozy au journal de 20 heures de TF1.

Le premier ministre a aussi défendu son bilan à Matignon et l’action de François Hollande. Alors que le chef du gouvernement a déjà confirmé qu’il resterait même en cas de déroute du PS, il a rappelé les "signaux positifs" de la reprise économique. "Il n’y a pas de triomphalisme mais il y a bien eu une baisse du chômage au mois de janvier" s’est félicité M. Valls. "La France retrouve le chemin de la croissance. Nous avons toutes les raisons d’y croire" a assuré le Premier ministre.

La Meurthe-et-Moselle, bastion de gauche depuis 1998 peut basculer à droite

Le président (PS) sortant du Conseil général est à la tête d'une confortable majorité (29 sièges sur 44) de gauche plurielle, où le Front de gauche tient une place de choix (8 sortants). "Mais nous sentons chez certains électeurs une déception, une forte interrogation, voire une colère, qui expriment une attente de solidarité, de création d'emplois. Il faut donc montrer que nous agissons concrètement", a dit l'actuel président de l'exécutif régional.

À gauche, cette hypothèse est également prise en compte, "parce que sur le terrain, c'est extrêmement dur, certains nous disent tout de suite qu'ils vont voter FN, que ce soit dans le rural ou l'urbain", confirme un cadre du PS. "Mais quand les candidats arrivent à parler du conseil général, ils attestent du bon bilan du département", veut-il se rassurer, bien que la droite reproche régulièrement à Mathieu Klein, candidat malheureux à la mairie de Nancy en 2014, sa "maltraitance" dans ses dotations aux associations de la ville, chef-lieu du département.

Selon une récente étude d’ElectionScope, le FN pourrait remporter 4 cantons en Meurthe-et-Moselle, la droite unie 14 cantons et la gauche seulement 5. La gauche arriverait toutefois en tête du 1er tour dans ce département mais le FN est crédité d’un très bon potentiel en seconde position. La majorité, pour que le département bascule à droite, ne pourrait se jouer qu’à un siège.

(Avec AFP)

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1 Commentaire

impatient57
claude d. - il y a 1 mois
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hélas, je pense que beaucoup de français sont devenus racistes et homophobes, ils votent FN par conviction, c'est triste mais une dure réalité, les conséquences seront désastreuses pour notre pays, on ne s'en apercevra que dans quelques années, les violences redoubleront et cela risque d'aggraver les inégalités Répondre
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